Le parquet avait seulement ouvert une information judiciaire pour tentative de meurtre, le juge d'instruction a donc requalifié les faits en retenant la préméditation. Abdelkader Gridda, un Mulhousien de 22 ans, était inconnu de la justice jusqu'à la veille du drame, vendredi, date à laquelle le tribunal correctionnel de Mulhouse lui a infligé une amende pour détention de produits stupéfiants. Il aurait foncé volontairement au volant de sa Peugeot 205 sur la foule rassemblée près d'un chapiteau, vers 03h00 du matin dimanche, après avoir eu une altercation avec plusieurs personnes qui l'auraient prié de quitter les lieux, selon des témoignages.14 personnes ont été blessées, une est décédée dimanche après-midi après avoir été en état de mort cérébrale, deux autres sont hospitalisées dans un état stationnaire grave.Cet opérateur de production qui travaille dans une grande entreprise de la région a "une explication accidentelle" des faits, selon son avocate, Me Laurence Wurth. Le substitut du procureur, Michel Gueller, a déclaré quant à lui au cours du week-end que la version de l'accident "ne correspond pas aux éléments de l'enquête ni aux témoignages de son passager". Le jeune chauffard a aussi été mis en examen pour "conduite en état d'ivresse". Il se trouvait sous l'emprise de l'alcool et "peut-être d'autres produits", au moment des faits qui se sont produits vers 3 heures du matin. Trois heures après son interpellation, son taux d'alcoolémie était de 0,43 milligramme par litre d'air expiré (la limite autorisée est de 0,25 mg/l). Le jeune homme de 18 ans qui l'accompagnait a été mis hors de cause. Une manifestation silencieuse organisée dimanche matin à la sortie de la messe avait rassemblé 1.500 à 2.000 personnes à Berrwiller. Le maire de Berrwiller Henri Schmidt, Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse et secrétaire d'Etat à la Coopération et à la francophonie, et plusieurs élus de la région y participaient. Les dernières manifestations de la fête de Humpafascht, prévues dimanche, ont été annulées. "C'était la 31ème fois qu'on l'organise et on a quelques craintes que ce soit la dernière", a dit Henri Schmidt. Dans un message diffusé samedi après-midi, le président Nicolas Sarkozy" a présenté ses condoléances les plus attristées aux familles des victimes" et demandé que "des sanctions exemplaires soient prises à l'encontre des auteurs de cet acte insensé et irresponsable".