Berlin, premier voyage de Sarkozy pour relancer l'Europe

  • Copié
Administrator User , modifié à
Seulement quelques heures après son installation à l'Elysée, Nicolas Sarkozy est parti mercredi à Berlin rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel. Un premier voyage pour réaffirmer la solidité du couple franco-allemand, mais aussi pour imprimer un nouveau style, plus dynamique à la politique étrangère et européenne de la France. Le président de la République a également déclaré qu'il y avait "urgence à agir pour sortir l'Europe de la paralysie".

Intronisé président mercredi midi... Dans l'avion quelques heures plus tard direction Berlin en Allemagne... Nicolas Sarkozy ne veut pas perdre de temps... Principal objectif de ce premier voyage à l'étranger : réaffirmer avec force la solidité du couple franco-allemand, quelque peu ébranlée depuis le rejet par la France du projet de Constitution de l'Union en mai 2005 et, ces derniers mois, par des divergences sur le dossier EADS. "Je veux dire au gouvernement et au peuple allemands que, pour la France, l'amitié franco-allemande est sacrée et que rien ne saurait la remettre en cause", a déclaré le nouveau président de la République. Tutoiements, embrassades, visiblement l'ambiance était à la complicité. Certes, Nicolas Sarkozy a eu droit à l'accueil protocolaire réservé aux chefs d'Etats, honneurs militaires et hymnes nationaux dans la cour d'honneur de la Chancellerie. Pour autant, les deux dirigeants ont multiplié les signes d'une relation certainement moins formelle que celle que pouvait avoir le président Jacques Chirac avec Angela Merkel. A l'arrivée du chef d'Etat français, ils se sont embrassés. Nicolas Sarkozy, en costume sombre, a pris Angela Merkel, en pantalon noir et veste beige, par l'épaule, alors que Jacques Chirac usait plutôt du baise-main. "Cher Nicolas, c'est une très grande joie pour moi que nous puissions nous rencontrer aujourd'hui lors de ton premier jour (à l'Elysée)", a déclaré Angela Merkel. "Sois le bienvenu ici à la chancellerie à Berlin." "Chère Angela, j'ai une grande confiance en toi, j'ai beaucoup d'amitié pour toi", lui a répondu Nicolas Sarkozy. Mais ce premier voyage à l'étranger n'était pas seulement symbolique, a souligné le nouveau chef de l'Etat français. "En venant à Berlin dès ma prise de fonction (...) j'ai voulu exprimer mon souhait que nous nous mettions tout de suite au travail car il y a urgence à agir", a-t-il dit. Deux urgences qu'il a détaillées : "La première urgence c'est de sortir l'Union européenne de sa paralysie actuelle". "Il est nécessaire pour cela que l'Allemagne, qui exerce aujourd'hui la présidence de l'Union européenne, et la France, qui a toujours été son partenaire privilégiée en Europe, s'entendent." Pendant sa campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait eu l'occasion, le 12 février, de présenter à Angela Merkel à Berlin son projet de traité européen "simplifié". Il avait alors assuré que cette proposition intéressait "fortement" la chancelière. "La deuxième urgence est celle qui a trait à la coopération industrielle entre nos deux pays et naturellement, d'abord, le dossier EADS", a poursuivi le président français, qui s'est prononcé pendant sa campagne pour une renégociation du pacte d'actionnaires du groupe aéronautique européen. Le plan social Power 8 chez Airbus, qui porte sur 10.000 licenciements d'ici 4 ans, avait provoqué quelques tensions entre les deux pays. "Il me paraissait donc nécessaire que nous ne perdions pas une minute", a-t-il ajouté. "A trop attendre, on prend le risque que les choses deviennent beaucoup plus compliquées, à trop attendre on prend le risque que cela finisse par être trop tard. Les relations franco-allemandes et les sujets sur lesquels nous avons, Allemands et Français, à travailler ensemble sont si importants, que l'attentisme, que l'immobilisme, que le conservatisme ne peuvent pas être des solutions." "Eh bien nous allons nous mettre au travail !" a lancé Angela Merkel. Elle avait auparavant promis de faire en sorte que le Conseil européen des 21 et 22 juin à Bruxelles permette de faire "un pas de plus en avant" dans la construction de l'UE. "Je suis tout à fait convaincue que nous le ferons dans la plus étroite des concertations entre nous", a ajouté la chancelière, qui a dit vouloir "approfondir" la coopération franco-allemande. Angela Merkel a également remercié Nicolas Sarkozy pour cette visite effectuée juste après sa prise de fonction à l'Elysée. "C'est un signe de l'exceptionnelle amitié franco-allemande", a-t-elle dit. "Cette visite (...) montre que l'Allemagne et la France ont besoin l'une de l'autre."