Belgique : la crise entre Flamands et francophones s'aggrave

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La crise politique belge s'est brutalement aggravée ce mercredi avec le vote d'un projet de loi qui supprime certains droits aux francophones. Des députés flamands ont entériné en commission ce texte qui prévoit notamment certains limitations dans le droit de vote autour de Bruxelles. Les députés francophones ont quitté les lieux du vote pour protester contre ce que certains considèrent comme une "déclaration de guerre". Ce vote "suspend" temporairement les négociations pour essayer de former un gouvernement fédéral.

Un acte "très grave", voire une "déclaration de guerre" : les élus francophones avaient prévenu que le vote d'un projet de loi qui supprime certains droits aux francophones vivant dans la périphérie de Bruxelles ouvrirait la voie à une crise très importante en Belgique. Plus importante encore que celle qui secoue le pays depuis plusieurs mois déjà. Ce texte a pourtant bel et bien été voté ce mercredi en commission par les députés flamands en majorité. Les élus francophones ont eux décidé de claquer la porte en signe de protestation.

Cette réforme prévoit la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles Hal Vilvorde. Cet arrondissement réunit Bruxelles, ville majoritairement francophone, et 35 communes flamandes de sa périphérie. S'il est effectivement scindé, ce que les francophones ont toujours refusé, les 120.000 francophones vivant en périphérie flamande perdraient la possibilité de voter pour des candidats francophones aux élections législatives.

"On ne peut évidemment pas accepter qu'une communauté belge agresse de manière aussi brutale une autre communauté. Nous sommes dans quelques chose qui s'apparente à une crise de régime", a déclaré Yvan Mayeur, député francophone socialiste. Cette mesure semble faire planer plus que jamais l'ombre d'une scission sur la Belgique.

Ce vote du projet de loi hostile aux francophones par des députés flamands est "grave" et "suspend" temporairement les négociations pour la constitution d'un futur gouvernement, ont annoncé les dirigeants des partis francophones. Ces discussions, menées par le leader flamand Yves Leterme sorti vainqueur des élections de juin, butent depuis le début sur les dissensions entre francophones et Flamands. Le leader libéral francophone a cependant indiqué que les négociations allaient se poursuivre. Le roi des Belges pourrait désormais intervenir pour ramener tous les acteurs de la crise autour de la table.