Bayrou sûr de séduire un électorat neuf et déterminé

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Administrator User , modifié à
Après les échanges verbaux "musclés" entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, François Bayrou, en déplacement hier à Tours, a pris ses distances en parlant d'"injures " qui ne sont pas au niveau d'" une campagne présidentielle ". Le candidat centriste, insiste ce matin dans un entretien à Libération : il sera présent au second tour grâce à un électorat "neuf" et "déterminé" qui a décidé d'adhérer à son idée de "sortir des camps verrouillés".

A dix-sept jours de l'élection présidentielle, François Bayrou le clame haut et fort : il sera qualifié pour le second tour. Le président de l'UDF affirme qu'il y arrivera grâce à un électorat "neuf" et "déterminé" qui a décidé d'adhérer à son idée de "sortir des camps verrouillés". Dans un entretien accordé au journal Libération, le candidat centriste insiste également sur le fait que "dans la dernière ligne droite, c'est le soutien direct des Français qui est crucial". Et François Bayrou le sait bien : les indécis qui voient Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy se livrer à une attaque en règle peuvent pencher en sa faveur. Le député béarnais, en meeting hier soir à Tours, parle d'une "caricature qui ne ressemble pas à notre pays". "Aujourd'hui, il faut arrêter de se déchirer et travailler ensemble pour redresser le pays". Interrogé dans Libération sur ses motivations, François Bayrou, qui fut quatre ans ministre d'un gouvernement de droite, affirme avoir construit son indépendance au fil des ans par "goût de la liberté" et "fidélité à des valeurs républicaines". "Pendant longtemps, j'ai cru qu'on pouvait défendre des idées différentes dans son camp", explique-t-il. "Et puis je me suis aperçu que c'était comme siffler dans un violon, que ce qu'il fallait, c'était sortir des camps verrouillés, pour faire naître un espace nouveau". Le pourfendeur du clivage droite-gauche affirme qu'à l'intérieur du Parti socialiste, certains sont secrètement d'accord avec sa démarche. "Il suffit de voir à l'intérieur du PS le nombre de ceux, qui aurait l'âge de l'indépendance, dire : 'Tu as complètement raison, mais on ne peut pas le dire'", dit-il. François Bayrou, actuellement crédité d'environ 20% des intentions de vote dans les sondages, refuse d'envisager un éventuel ralliement s'il est éliminé du duel final le 22 avril. Olivier Durin (avec Reuters)