Comme il l'a fait lors du second tour de l'élection présidentielle, François Bayrou ne donnera pas de consigne de vote pour le second tour des élections législatives. Le patron du MoDem n'a pas répondu aux appels du pied de Ségolène Royal qui souhaitait la formation d'alliance et lui a laissé dès lundi un message sur son téléphone pour le convaincre. "Il y a dans la politique française maintenant un compte rendu précis, 'feuilletonesque', des messages qui sont laissés sur les messageries téléphoniques", a-t-il plaisanté. "Il se trouve que non, je n'ai pas rappelé Ségolène Royal, non pas par manque de respect mais pour éviter toute ambiguïté", a ajouté le député béarnais. Alors que son parti, le Mouvement démocrate, devrait obtenir quatre députés au maximum dans la nouvelle assemblée, François Bayrou s'est refusé à donner une consigne de vote pour le second tour. "Nous sommes indépendants, le Mouvement démocrate a choisi une voie difficile qui est la voie de son indépendance. Et donc il n'y a pas besoin de négociation avec le Parti socialiste, il n'y a pas de besoin de négociation avec l'UMP. Chacun doit prendre ses responsabilités", a-t-il dit. Pour cela, "il suffit, pour les électeurs et pour les responsables politiques et les candidats, de regarder quel est l'enjeu de ce deuxième tour de l'élection législative et des décisions qu'on doit y prendre", a-t-il ajouté. Dans la circonscription de François Bayrou dans les Pyrénées-Atlantiques, la direction de l'UMP a par ailleurs demandé à son candidat de se retirer pour "laisser la place libre" au président du MoDem. "C'est un geste . Il n'y a pas de compromission, il n'y a pas de négociation", a expliqué Jean-Claude Gaudin, le président délégué de l'UMP. François Bayrou a aussitôt répondu qu'"étant donné l'ambiance de la campagne, c'est une surprise". Il est arrivé largement en tête dans sa circonscription au premier tour des législatives avec 37,25% des voix contre 25,9 pour son rival UMP Jean-Pierre Marine. Frédéric Frangeul (avec Reuters)