Barroso : "la menace de frappes, un élément essentiel"

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GRAND RDV - Le président de la Commission européen se félicite du rôle joué par la France sur la Syrie.

Au lendemain de l’annonce d’un accord entre Russie et Etats-Unis sur un plan de désarmement de la Syrie, José Manuel Barroso a estimé que cela "allait dans la bonne direction". Le président de la Commission européenne, invité dimanche matin du Grand rendez-vous Europe 1 -Le Monde-i>Télé s’est également félicité du rôle joué par la France et l’Union européenne dans ce dossier.

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"Ce n’est pas l’Europe qui est divisée, ce sont les pays". Moqué sur la scène française qui le dit isolé et sans allié, François Hollande peut compter sur le soutien du patron de Bruxelles. "Cette menace de frappe par la France et les Etats-Unis a été un élément essentiel pour que la Syrie accepte la destruction de ses armes chimiques. Alors qu’il y a quelque temps, elle niait même jusqu’à l’existence de ces armes !", a-t-il assuré, avant de défendre le rôle joué par l’Europe dans ce dossier, rappelant notamment l’importance que Barack Obama accorde à la position européenne. "Et soyons sérieux, ce n’est pas l’Europe qui est divisée, ce sont les pays. En Grande-Bretagne par exemple, le gouvernement voulait intervenir, pas le parlement."

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"La France est en train de faire des réformes dans le bon sens". Outre ce dossier brûlant, José Manuel Barroso a été interrogé sur la sortie critique de l’un de ses commissaires, vendredi. Olli Rehn, le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, a en effet (encore) adressé des reproches à la France, qui a, selon lui, beaucoup à faire en termes de réformes économiques, en particulier pour redresser sa compétitivité et créer des emplois. "A notre avis, le grand problème auquel doit faire face la France, c’est la compétitivité. Si elle ne résout pas ce problème, il n’y aura pas de croissance", a-t-il asséné.

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José Manuel Barroso a aussi adressé un bon point à Paris. Un bon point sous conditions, tout de même. "La France est en train de faire des réformes dans le bon sens. Sur la réforme des retraites, nous avons dit que nous aurions préféré une autre voie, mais nous attendons le mois de novembre pour connaître les détails de cette réforme.  Le gouvernement français a annoncé qu’il prendrait des mesures pour compenser les charges accrues sur les entreprises et, à notre avis, c’est en effet un problème car cela ne crée pas les conditions favorables à la création d’emplois. Donc nous attendons les mesures de compensation."

Le budget français, "une déception". Le patron de la commission européenne a également cru bon prévenir la France qu’elle était scrutée de près par ses services. Bruxelles a accordé un délai de deux ans à la France pour atteindre 3% du déficit, mais si elle n’y parvient pas, l’Europe réagira, a-t-il ainsi prévenu : "bien sûr que l’on sanctionnera la France. Elle fait des efforts importants depuis cinq ans. Mais si la Commission pense que la France ne respecte pas le pacte de stabilité, elle a le devoir d’agir. Il y a des procédures à respecter."

La France a relevé mercredi dernier sa prévision de déficit pour 2013 à 4,1% du PIB au lieu de 3,7% et à 3,6% pour 2014, et ça ne plait pas vraiment à José Manuel Barroso. "C'était une déception que la France présente un budget, un déficit, en-dessous de notre recommandation et de ce qui avait été l'accord avec la Commission et les autres Etats membres", a-t-il reconnu. "Ceci dit il y a des éléments positifs que je peux déjà saluer", a-t-il cependant ajouté, citant notamment le maintien d'un effort important de réduction du déficit structurel et le fait que la France centre désormais sa politique de consolidation budgétaire sur la réduction des dépenses et pas simplement sur l'augmentation des prélèvements. Mais, a-t-il conclu en souriant, François Hollande devrait faire preuve de "davantage d’audace".