Balladur : le traité européen a priorité sur les institutions

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Edouard Balladur a estimé dimanche que la ratification du traité simplifié européen était prioritaire sur l'adoption de la réforme institutionnelle, qui pourrait être reportée à après les élections municipales.

"Allons au plus pressé, allons au plus vite. Faisons en sorte que la France soit la première, ou dans les premiers, pour ratifier ce traité pour reprendre un rôle important en Europe, rôle qu'elle a perdu. Il y a un intérêt national pour ça", a déclaré sur Europe 1 l'ancien Premier ministre, Edouard Balladur, qui doit remettre son rapport sur la réforme des institutions de la Ve République à Nicolas Sarkozy lundi.

"Il y a une priorité, c'est le traité européen (...) Je l'ai toujours pensé", a-t-il souligné. "La question qui se pose est de savoir si, compte tenu de cette priorité, le Parlement sera en mesure avant la suspension de ses travaux en février (...) d'examiner et de ratifier la réforme constitutionnelle que nous proposons", a poursuivi Edouard Balladur. "On pourrait consacrer le mois de décembre à un premier examen par l'Assemblée nationale puis au Sénat courant janvier", a-t-il suggéré, mais le Congrès ne serait appelé à voter la réforme des institutions "qu'après les élections municipales" de mars.

Edouard Balladur a aussi souligné que sa réforme limitait les pouvoirs du président "sur toute une série de points": "les nominations", "la présidence du Conseil supérieur de la Magistrature qui lui serait retiré", ses "interventions à la télévision qui seraient prises en compte dans le temps de parole du gouvernement".

Concernant la possibilité pour le chef de l'Etat s'exprimer devant le Parlement, critiquée par les socialistes, Edouard Balladur s'est exclamé: "mais enfin, dans quelle singulière démocratie sommes-nous! Lorsque viennent des chefs d'Etat étrangers en France, ils viennent faire des discours devant l'Assemblée ou le Sénat. Lorsque le président va à l'étranger, il est fréquent qu'il soit invité à prendre la parole devant le Parlement des pays qu'il visite". "Et il y aurait un seul Parlement devant lequel il ne pourrait pas venir, ce serait le Parlement français? Ceux qui y sont hostiles, j'aimerais qu'ils expliquent pourquoi. Est-ce qu'ils sont si peu assurés d'eux-mêmes qu'ils craignent d'être influencés?", a-t-il ironisé