Bagdad : des attentats en série font près de 200 morts

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Administrator User , modifié à
Bagdad a été le théâtre mercredi d'une série d'attentats qui ont fait 191morts, le bilan le plus lourd depuis le lancement en février d'une vaste opération de sécurité dans la capitale irakienne par les forces américaines et irakiennes. Le Premier ministre chiite Nouri al Maliki a qualifié les auteurs de ces attaques de "vampires" et de "soldats de Satan".

C'est une véritable journée de cauchemar qu'a connu Bagdad mercredi. Une série d'attentats a fait 191 morts et 250 blessés selon un dernier bilan. Le plus meurtrier a fait au moins 140 morts et 150 blessés près d'un marché du centre de la capitale, dans le quartier de Sadriya, un quartier majoritairement chiite mais qui abrite également une importante communauté kurde. L'explosion s'est produite à un carrefour jouxtant un marché très fréquenté. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier commis dans la capitale irakienne depuis le début de l'intervention militaire américaine en mars 2003. "La rue s'est transformée en une piscine de sang", explique Ahmed Hamid, qui tient un commerce situé près du lieu du carnage. "Il y avait des lambeaux de chair partout autour du lieu de l'explosion. Des femmes qui ont perdu des êtres aimés étaient en pleurs et hurlaient", raconte un autre témoin. Auparavant, la capitale irakienne avait été meurtrie par quatre autres attentats au moins, dont deux attaques à la voiture piégée qui ont tué dans des secteurs là encore majoritairement chiites. A Sadr-City, l'immense faubourg chiite de la capitale irakienne, un attentat à un barrage de sécurité a fait 35 morts. A Karrada, autre quartier à dominante chiite du centre de la capitale, le bilan est de dix morts et d'une quinzaine de blessés. Ces attentats apparemment coordonnés, ils se sont produits pendant un court laps de temps, sont intervenus quelques heures après que le Premier ministre irakien, Nouri al Maliki, a déclaré que l'Irak assumerait la responsabilité des questions de sécurité avant la fin de l'année. Le chef du gouvernement fait l'objet d'une pression croissante de la part de l'imam chiite radical Moktada Sadr en faveur de l'adoption d'un calendrier de retrait des 146.000 militaires américains présents en Irak. Le Premier ministre a qualifié les auteurs de ces attaques de "vampires" et de "soldats de Satan". Il a ordonné l'arrestation du commandant de l'armée irakienne chargé de la sécurité de Sadriya pour son incapacité à empêcher le bain de sang survenu mercredi. S'exprimant à Tel Aviv, le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a jugé les attentats "horrifiants" et a pointé du doigt les extrémistes sunnites d'Al Qaïda. Les attentats coordonnés les plus meurtriers depuis mars 2003 à Bagdad ont été commis en novembre, lorsque six voitures piégées ont fait 202 morts.