Bachelay, de l'ombre de Fabius à la lumière

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avec Thierry Guerrier , modifié à
Suppléant du ministre des Affaires étrangères aux législatives, le Normand est une figure montante du PS.

Il est peu connu du grand public, mais au Parti socialiste, Guillaume Bachelay a creusé son sillon. Suppléant de Laurent Fabius dans sa circonscription de Seine Maritime, le jeune (même pas quarante ans) socialiste est le conseiller du ministre des Affaires étrangères depuis 1997.

En cas de victoire de son mentor, c'est lui qui deviendra député, comme l'ont prévu tous les ministres en lice dans des circonscriptions. Le non-cumul des mandats, un des volets de la charte déontologique signée par les 34 nouveaux ministres, leur interdit en effet d'être chef ou même adjoint d'un exécutif local.

L'inventeur de "la gauche molle" ?

Son arrivée n'est pas du goût de tous ses camarades socialistes, qui craignent ce spécialiste des sarcasmes, selon les informations du Buzz politique d'Europe 1.

Le Normand est bien connu pour ses formules assassines. Il n'avait pas hésité, en 2007, à comparer les forums participatifs de Ségolène Royal à des "réunions tupperware". Quant à l'association Désirs d'avenir de l'ex-candidate, elle s'était transformée dans la bouche de celui qui définit l'humour comme "l'arme politique la plus efficace, un peu comme un silencieux", en "désert d'avenir".

François Hollande lui aussi a fait les frais de l'humour du suppléant de Laurent Fabius, soutien de Martine Aubry aux primaires socialistes. "La présidentielle, Hollande y pense… en nous rasant", avait déclaré le socialiste, qui serait aussi l'inventeur de "la gauche molle". Ce qui n'a pas empêché le candidat Hollande de le prendre dans son équipe pour diriger sa "cellule arguments/riposte".

Spécialiste du milieu industriel

Ses répliques ont d'ailleurs fait mouche pendant la campagne. “Toulon II après Toulon I : la même politique, en pire”, c'est lui. “François Hollande veut une campagne sur le fond, Sarkozy une campagne qui touche le fond”, encore lui.

Chez ce petit-fils d'ouvriers, diplômé de philosophie, l'industrie occupe une place centrale. Il en a fait un thème de campagne aux législatives, après avoir souvent accompagné le candidat François Hollande dans ses déplacements dans des usines. "C’est le fil d’Ariane de mon engagement qui fait que tous les vendredis je visite une usine de ma région", confiait en janvier le vice-président de région de Haute-Normandie dans un entretien aux Inrocks. Une expérience qu'il partagera peut-être dans quelques semaines sur les bancs de l'Assemblée.