BCE : la France calme le jeu

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La France n'ordonne rien à la Banque centrale européenne et respecte son indépendance sans pour autant s'interdire de s'interroger sur ses politiques. C'est ce qu'a indiqué David Martinon, le porte-parole de l'Elysée, après les vives critiques Nicolas Sarkozy à propos de la BCE et de sa prétendue inertie. Ces déclarations rapoortées par le journal "Le Monde" ont beaucoup choqué dans la zone euro.

David Martinon, porte-parole de l'Elysée, a livré un petit numéro d'équilibriste ce matin. Il a voulu calmer le début de polémique née entre la France et ses partenaires de la zone euro à propos de la Banque centrale européenne sans pour autant renier les critiques de Nicolas Sarkozy sur la BCE.

La France "n'ordonne rien" à la BCE et respecte son indépendance a-t-il précisé. Mais ce respect ne doit pas interdire "de réflechir et de débattre" a-t-il poursuivi. "On ne peut pas à la fois constater la même semaine le niveau record de l'euro et la perte de compétitivité que cela veut dire et en même temps s'interdire de poser des questions".

Le comportement de la BCE depuis le début des turbulences financières a été vivement critiqué hier par Nicolas Sarkozy dans un entretien donné au journal "Le Monde". "J'ai trouvé curieux d'injecter des liquidités sans baisser les taux", a-t-il déclaré.

Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, a réagi en notant avec ironie que Sarkozy avait salué la décision de la BCE de laisser les taux inchangés.

Les ministres des Finances ont volé à son secours."Je suis d'une opinion différente de celle de Nicolas Sarkozy", a dit le ministre autrichien. L'Allemand Peer Steinbrück, qui est de plus en plus agacé par les pressions de Sarkozy contre la BCE, a renchéri. "La gestion de la situation par la BCE a été fortement saluée, par moi également", a-t-il martelé.

Le jugement le moins diplomatique est venu d'Axel Weber, le président de la Bundesbank allemande. "La valeur informative de la critique de Sarkozy, c'est zéro", a-t-il déclaré. Nous ferons ce qui est nécessaire."