Ayrault à Boutih : "Rien ne m'impressionne"

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et Fabienne Cosnay avec agences , modifié à
VIDÉO - Le Premier ministre a répondu avec fermeté au député PS qui appelait à son remplacement.

Le contexte. Rien ne va plus au sein de la majorité, où la contestation gagne même le Parti socialiste. Mardi, dans les colonnes du Parisien, le député PS Malek Boutih a ainsi jeté un énième pavé dans la mare en affirmant qu'il faut "remplacer le Premier ministre d'urgence. Ce signal serait le préalable indispensable à toute discussion avec le pays. Car nos élus ont un grand besoin de soutien, à l'approche des municipales". La riposte de l'hôte de Matignon n'a pas tardé.

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La réponse d’Ayrault. Le Premier ministre n’a pas mis bien longtemps à répliquer à l’ancien président de SOS Racisme. Interrogé à son arrivée à la réunion du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault a déclaré que sa tâche était "difficile à accomplir", mais "rien ne [l]'impressionne, c'est pas l'autodénigrement ou l'autodestruction. C'est pas le problème quand c'est un individu qui s'en charge". Et le Premier ministre d’assurer en guise de conclusion : "je n'ai aucun doute sur le soutien des parlementaires socialistes, députés et sénateurs, comme du soutien de toute la majorité".

Le groupe PS fait bloc derrière Ayrault. Et quand il est arrivé juste après à la réunion des députés PS, Jean-Marc Ayrault a eu droit à une standing ovation. "Les attaques contre le Premier ministre sont contre nous", a tancé le chef de file du groupe PS, Bruno Le Roux, cité dans un tweet du député Yann Galut. "Malek Boutih aurait mieux fait de s'abstenir", a commenté l’ancien ministre Daniel Vaillant devant la presse. D’autres à l’Assemblée ont pris beaucoup moins de gants avec le député de l’Essonne, l’accusant d’avoir voulu faire un coup de pub. "Malek Boutih ne sait manifestement que gagner contre son camp, l'irresponsabilité et l'arrogance comme ligne politique. #pathetiqueego", a tweeté Christophe Castaner, député des Alpes-de-Haute-Provence. "Comment exister au détriment d'autrui : demandez à M. Boutih. Lamentable", tacle encore le député de Gironde Florent Boudié.

Boutih se félicite "d’avoir crevé l’abcès". Après la réunion du groupe PS, le député de l’Essonne n’a en rien cherché à atténuer ses propos. Jugeant "normal" de se faire "tailler un short" pour avoir "osé franchir la ligne rouge". Se targuant d'avoir "crevé un abcès" car "la gauche est au pied du mur et doit se remettre en mouvement" sous peine de perdre.

Pas de sanction mais… Annick Lepetit, une des porte-parole des députés PS, a exclu une sanction contre Malek Boutik "pour le moment". "Je pense que le mieux est de montrer qu'il est isolé et aussi qu'il a voté jusqu'à présent toutes les lois du gouvernement. Et je pense qu'au moment du vote du budget, essentiel pour montrer la confiance envers le gouvernement, il le votera", a déclaré la députée. Mais Malek Boutih est prévenu…