Nicolas Sarkozy réagit à la mise en garde à vue vendredi dernier de la directrice d'école à Paris... Une garde à vue qui avait suscité l'indignation à gauche et dans le monde éducatif. Le ministre de l'Intérieur affirme que des soupçons de coups portés à un policier pèsent sur la jeune femme et qu'il faut laisser la justice "faire son travail". Convoquée au commissariat, Valérie Boukobza, la directrice de l'école maternelle Rampal dans le 19e arrondissement de Paris, était suspectée "d'outrages et dégradations de biens publics en réunion". L'histoire commence mardi dernier. Des échauffourées opposent des particuliers et des policiers venus interpeller un parent d'élève sans papiers chinois dans cette école de la rue Rampal. Les policiers auraient fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les personnes qui intervenaient en faveur des étrangers. Un enregistrement vidéo de ces incidents, effectué apparemment sur téléphone portable, circule sur internet. Selon le parquet, une voiture de police a été dégradée et un policier frappé s'est vu prescrire dix jours d'incapacité totale de travail. Le parquet assure que les policiers ont identifié la directrice comme la responsable des dégradations sur la voiture. Après plusieurs heures d'interrogatoire, il a ordonné sa remise en liberté. Dans un communiqué, le PS demande "solennellement à ce que toute la lumière soit faite sur l'arrestation de la directrice d'une école maternelle". Ségolène Royal a réagi, lors de son meeting à Nice. "Les enseignants ne sont pas des auxiliaires de police" a-t-elle déclarée. Dans une lettre à Nicolas Sarkozy, le député PS Jack Lang se déclare "totalement solidaire de ces enfants" qu'il se dit prêt à accueillir et à protéger, ainsi que de la directrice d'école "qui mérite notre plein respect." Marie-George Buffet juge cette arrestation "révoltante", de même que le candidat altermondialiste José Bové, qui avait appelé à manifester devant le commissariat. De son côté, l'Unsa Education dénonce les "tentatives d'intimidation à l'encontre des enseignants qui protègent les élèves sans papiers" et SOS-Racisme demande que cessent "ces harcèlements policiers" qui "ressemblent beaucoup à un signe électoral." Le ministère de l'Intérieur a rappelé en début de soirée que les interpellations ne devaient pas avoir lieu "dans les écoles ou à leur proximité".