Arche de Zoé : Kouchner dénonce un "humanitaire dévoyé"

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner a dénoncé dimanche l'opération menée au Tchad par l'Arche de Zoé, qui a "dévoyé" l'action humanitaire. Il a assuré que c'était "d'abord" à la justice tchadienne de décider des suites à donner à l'affaire. Il a aussi défendu les services de son ministère qui, selon lui, ont "fait ce qu'ils ont pu" pour alerter sur les agissements de l'Arche de Zoé.

"C'est l'histoire d'un humanitaire dévoyé"... Jusqu'à présent, Bernard Kouchner s'était peu exprimé sur l'affaire de l'Arche de Zoé. Dimanche, invité de l'émission "Le grand rendez-vous" Europe 1-TV5-Le Parisien/Aujourd'hui en France, il a parlé de "l'Arche de Zozo", un lapsus qu'il a qualifié de "révélateur". A l'origine de la notion du "droit d'ingérence" humanitaire lorsqu'il avait fondé l'organisation Médecins sans Frontières (MSF), le ministre des Affaires étrangères a estimé que l'association avait enfreint des "règles de base" et notamment celle du "respect des autres".

"C'est à la justice tchadienne d'abord de décider" du sort des neuf Français inculpés d'enlèvement d'enfants ou de complicité au Tchad, a insisté Kouchner. "Lorsqu'un délit, et c'est un mot faible, est commis sur le territoire d'un pays souverain ce n'est pas à la justice française d'intervenir. Elle peut participer, elle peut ensuite de façon la plus souple, de façon la plus légale possible, s'en occuper également si le pays en question le permet", a-t-il souligné.

Bernard Kouchner s'est aussi dit "indigné" des critiques contre le Quai d'Orsay. Selon lui, les services de son ministère ont "fait ce qu'ils ont pu" pour alerter sur les agissements de l'Arche de Zoé.