Après les magistrats, la fronde anti-Dati s'étend aux élus UMP

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Une poignée de députés UMP a poussé un cri de protestation mercredi à l'Assemblée nationale contre la réforme de la carte judiciaire qui provoque déjà la colère des magistrats et des élus locaux de tous bords. Un mouvement de grogne interne dont le coeur de cible est la ministre de la Justice et qui s'inscrit dans un calendrier très politique, à quelques mois des élections municipales où certains députés de la majorité pourraient être mis en difficulté.

"La Datillotine ne passera pas" : c'est un véritable mouvement de fronde qu'ont lancé mercredi à l'Assemblée nationale quelques députés UMP. Leur cible : la réforme de la carte judiciaire qu'est entrain de dessiner Rachida Dati, la ministre de la Justice. En première ligne, se trouvent des députés UMP qui sont directement concernés dans leur circonscription par ce nouveau texte qui prévoit des fermetures de tribunaux. Un mouvement de grogne à la fois anti-Dati et pré-électoral.

"Mme Dati, elle ne connaît pas les élus, elle n'est pas élue elle-même, c'est pas sa faute. Sa logique est une logique comptable. Moi je dis que la Datillotine ne passera pas" s'est ainsi agacé le député de la Mayenne Yannick Favennec. Dans sa circonscription, deux tribunaux d'instance pourraient fermer leurs portes en vertu du plan de redistribution du personnel juridique sur le territoire, ceux de Château-Gontier et de Mayenne. Or c'est précisément dans cette ville que Yannick Favennec va se présenter lors des prochaines élections municipales prévues au printemps prochain. La réforme, qui avait déjà provoqué une levée de boucliers de nombreux élus locaux, quelle que soit leur couleur politique, déclenche désormais la colère des élus de la majorité parlementaire.

Mesure de rétorsion : les députés UMP menacent de ne pas voter le budget de la Justice si Rachida Dati ne prend pas en compte leurs doléances. Voire même de ne pas voter le budget 2008 dans son ensemble. Signe du malaise, Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée, est venu exceptionnellement dans la salle des Quatre colonnes au devant de la presse pour expliquer que la réforme "est une nécessité absolue", même si "l'expression des inquiétudes est légitime". La mobilisation des magistrats et des avocats, elle, se poursuit autour de cette réforme. Une grève des professionnels de justice est prévue le 29 novembre.