Amiens : l'avenir de Goodyear-Dunlop incertain

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L'avenir du site Goodyear-Dunlop d'Amiens, le plus gros employeur de Picardie, reste incertain après l'annulation par la direction d'un référendum sur un projet de réorganisation du travail rendu impossible par le blocage de l'usine par la CGT et Sud, opposés au projet.

Toujours beaucoup de questions autour de l'avenir du site Goodyear-Dunlop d'Amiens, le plus gros employeur de Picardie. Un référendum devait avoir lieu vendredi sur la réorganisation du travail, l'enjeu étant de limiter les suppressions d'emplois. Mais finalement, la direction a décidé d'annuler cette consultation à cause du blocage de l'usine par SUD et la CGT. Les 2.700 employés picards du fabricant américain de pneumatiques devaient répondre à une question unique, jugée "malhonnête" par les syndicats: "Pour donner un avenir au complexe d'Amiens, acceptez-vous oui ou non ce projet qui devra être finalisé par un accord avec les représentants du personnel ?".

Le projet prévu : instauration d'un système dit des 4x8, organisant le travail en quatre équipes contre cinq actuellement, qui tourneraient sur huit jours. Ce système faisait passer les équipes du week-end aux 35 heures au lieu de 28 et entraînerait une perte de salaire de 10% selon les syndicats, qui dans leur ensemble, s'opposent à ce projet. Pour la direction, ce plan, qui prévoit également la suppression de 500 emplois sur trois ans sans licenciement et un investissement de 52 millions d'euros afin de moderniser l'outil de production, "est la seule solution pour rester compétitif", avait indiqué jeudi Catherine Dumoutier, porte-parole de la direction.

L'annulation du référendum est "une petite victoire", a estimé Claude Dimoff, délégué CGT. "Nous avons obtenu en partie satisfaction pour aujourd'hui. Dans ces conditions, je ne vois pas de raison de continuer le blocus, maintenant il faut retourner à la table des négociations" a-t-il déclaré. Mais des voix discordantes, notamment au sein même de la CGT, syndicat majoritaire et en pointe contre le référendum et le plan, entendaient continuer à bloquer les accès aux sites. "Nous n'avons reçu aucune garantie de la direction sur le retrait du référendum et le projet 4x8", a ainsi expliqué Mickaël Wamen, délégué CGT chez Goodyear, qui a appelé au maintien du mouvement jusqu'à dimanche 06h00.

Le blocage de l'usine est vivement condamné par la direction selon laquelle, "à un moment où la survie du site est en cause, une telle entrave à la liberté du travail et à la liberté d'expression des salariés est inadmissible". La CFDT et la CFTC ont également dénoncé le blocage des accès.