Alliot-Marie présente son addition : RG + DST = DCRI

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a dévoilé ce jeudi le détail de la réorganisation des services de renseignements, un chantier voulu par le président de la République. La grande majorité des Renseignements Généraux (RG) et la Direction de la surveillance du territoire (DST) vont prochainement fusionner dans une direction unique, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

Les services de renseignements de la police vont être réorganisés pour créer un service unique. Lors d'un point de presse dans les locaux du nouveau pôle du renseignement, à Levallois-Perret près de Paris, Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, a précisé ce jeudi ses orientations pour ce remaniement voulu par Nicolas Sarkozy. Une Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) sera créée courant 2008 pour "ce qui relève de l'intérêt de la nation". Elle devrait rassembler progressivement la direction de la surveillance du territoire (DST) et les Renseignements généraux (RG).

Michèle Alliot-Marie a refusé de parler de fusion, un mot qui inquiète une partie de la base policière. La réforme vise à "mutualiser" les moyens de services de culture différente pour éviter les gaspillages et les adapter aux "nouvelles menaces." "La réorganisation garantit une complémentarité et une communication sans faille", a affirmé la ministre de l'Intérieur. "C'est ainsi que nous pourrons consolider la qualité de la lutte antiterroriste en France, une qualité qui est unanimement reconnue dans le monde", a-t-elle ajouté. Le rapprochement verra cependant la disparition de sigles mythiques en France, DST (Direction de la surveillance du territoire) et RG (Renseignements généraux). La réforme concerne environ 4.000 fonctionnaires et le nouveau directeur sera nommé courant 2008.

La ministre de l'Intérieur, qui semblait il y a peu réticente à un rapprochement poussé, a nié avoir cédé au diktat de l'Elysée, soulignant que le mot "rapprochement", et non fusion, figurait dans la lettre de mission du chef de l'Etat. Elle a insisté sur le fait qu'elle nommerait elle-même le "patron" de la DCRI alors que la presse cite déjà comme favori un proche de Nicolas Sarkozy, Bernard Squarcini, l'actuel directeur de la DST. A en croire Michèle Alliot-Marie, les membres de la DST et ex-RG rattachés à la nouvelle direction garderont leurs spécificités. Les membres de la DCRI seront repartis en fonction de quatre missions : le contre-espionnage, le contre-terrorisme et la protection des institutions, la protection du patrimoine et l'intelligence économique, et enfin l'analyse des mouvements sociaux et des faits de société. Les ex-DST auront vocation à s'occuper du contre-espionnage et les ex-RG de l'analyse des faits de société. Mais les équipes devront travailler ensemble, par exemple, dans la lutte antiterroriste. En ce qui concerne les RG, les 20% restant seront rattachés à la Direction centrale de la sécurité publique (DCSP), avec des missions de renseignement traditionnel et de lutte contre les bandes et les violences urbaines.

Avant de présenter sa réforme, Michèle Alliot-Marie a visité les locaux flambant neufs du "pôle du renseignement" de Levallois-Perret, qui regroupe dans un même lieu la DST, la DCRG, la sous-direction antiterroriste (SDAT) et l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat). Ce bâtiment de 30.000 m2, qui offre des équipements à la pointe de la technologie, est présenté comme le site de la police française "le plus moderne du moment." L'opération a coûté 200 millions d'euros et a été réalisée dans un délai très court, six mois de conception et six mois de travaux.