Airbus : Villepin souhaite un "véritable dialogue"

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Administrator User , modifié à
Dominique de Villepin souhaite qu'un "véritable" dialogue soit mené avec les partenaires sociaux sur le plan de restructuration "Power 8" d'Airbus. Le Premier ministre s'est prononcé sur le dossier à l'occasion de sa 19e conférence de presse mensuelle. Les salariés d'Airbus manifesteront mardi prochain, jour où ils sont appelés à faire grève.

Le plan Power 8 est "nécessaire pour sortir définitivement de la situation d'incertitude et préparer l'avenir". Dominique de Villepin a estimé jeudi que le plan de restructuration d'Airbus annoncé la veille était équilibré et préservait les intérêts français. Airbus a annoncé mercredi un plan se traduisant par 10.000 suppressions d'emplois dans le groupe, dont 4.300 en France, contre 3.700 en Allemagne, ainsi que la cession de plusieurs sites industriels. Le Premier ministre s'est prononcé sur le dossier en préambule de sa 19e conférence de presse mensuelle. Il a demandé "qu'un véritable dialogue puisse être mené avec les partenaires sociaux sur ce sujet". Il a également rappelé son souhait "qu'il n'y ait aucun licenciement sec", conformément aux engagements pris par le président d'Airbus, Louis Gallois. Concernant le futur, le Premier ministre estime que le futur long courrier A350 d'Airbus "permet d'assurer à la société un véritable avenir industriel". "C'est la clé du maintien d'une industrie aéronautique forte en Europe." Il a annoncé que l'Etat s'engageait à débloquer 100 millions d'euros supplémentaires pour la filière composite, "décisive pour l'aéronautique français". Airbus suspend en revanche temporairement le travail sur la version cargo de son avion très gros porteur A380, en raison des annulations de commandes des derniers mois. L'avionneur poursuit malgré tout la prospection de nouveaux clients. Visiblement agaçé, Dominique de Villepin a vivement récusé toute impuissance des Etats face à une logique industrielle implacable, alors que les déboires d'Airbus planent sur la campagne présidentielle française. "Si nous ne menions pas la bataille que nous menons, je peux vous dire que les choses ne se passeraient pas du tout comme vous les voyez aujourd'hui. Et ce n'est pas de l'inquiétude que vous verriez dans les yeux de nos compatriotes, c'est du désespoir", a-t-il répliqué à une journaliste qu'il a accusée de méconnaître "les réalités du monde". "Ne cédons pas à ce langage un peu simpliste qui est de chercher la puissance publique comme bouc émissaire", a-t-il souligné. "Je refuse l'idée qu'il y ait une impuissance des politiques. (...) Il n'y a pas d'un côté une entreprise qui se bat et l'Etat qui regarde". "A nous de rester mobilisés pour faire en sorte que la France tire son épingle du jeu de la meilleure façon", a-t-il ajouté dans une invite aux futurs responsables de l'exécutif français qu'il a exhortés à ne pas "céder aux réponses à courte vue". Les salariés d'Airbus manifesteront mardi prochain - jour où ils sont appelés à faire grève - dans toutes les villes où l'avionneur est implanté. Des salariés que le candidat UMP à la présidentielle souhaite rencontrer. "Il ne faut pas laisser tomber Airbus", a lancé jeudi Nicolas Sarkozy. De son côté, Ségolène Royal a affirmé, à Mont-de-Marsan, que l'actuel gouvernement était responsable du "désastre" chez Airbus. Etienne Guffroy (avec Reuters)