Un témoin clé a raconté sa version des faits sous X vendredi matin devant le tribunal correctionnel d'Evry lors du procès des agresseurs présumés de deux CRS, en septembre 2006 dans la cité des Tarterêts à Corbeil-Essonnes. Une procédure permise par l'article 706-61 du code de procédure pénale. Depuis 2002, il permet à une personne mise en examen ou renvoyée devant un tribunal d'être confrontée à un témoin ayant déposé anonymement, au moyen "d'un dispositif technique permettant l'audition du témoin à distance".
A la demande des avocats de la défense, ce témoin, à l'origine de nombreuses arrestations, a donc été entendu, lors d'un huis clos partiel auquel était convié la presse, vendredi matin via un système de visioconférence floutant son visage et brouillant sa voix.
Il ressort de ce témoignage une impression mitigée puisqu'il donne des éléments précis qui permettent de penser qu'il était bien là au début de l'agression. Le problème, c'est qu'il a reconnu tous les prévenus sauf un et qu'il continue à mettre en cause des personnes dont il est prouvé qu'elles n'étaient pas là. Mis devant ses contradictions par les avocats de la défense, il s'embrouille, dit qu'il a peur pour sa vie mais l'assure : "il y des visages qui m'ont marqué ce soir là".