Accident mortel : l'avocat de Volvo plaide la relaxe et charge la conductrice

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le défenseur du constructeur automobile Volvo Car Corporation, poursuivi aux côtés d'une conductrice après un accident mortel en Alsace en 1999, a plaidé la relaxe de la firme vendredi matin devant le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin). L'avocat a incriminé l'automobiliste. Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 31 janvier 2008.

Après le réquisitoire sévère du procureur de la République jeudi qui a demandé une amende de 150.000 euros contre Volvo Car Corporation (VCC), la défense du constructeur suédois a plaidé la relaxe vendredi matin pendant trois heures. L'avocat a incriminé l'automobiliste, Catherine Kohtz. Il a estimé qu'elle roulait trop vite et, s'appuyant sur les travaux des experts privés de Volvo, Me Jean Néret a réitéré à la barre "l'hypothèse", privilégiée par le constructeur, d'une inversion de pédales" entre le frein et l'accélérateur par Catherine Kohtz.

"Il n'y avait aucun problème sur le système de freinage", a martelé dans sa plaidoirie Me Jean Néret, L'avocat a tiré à boulets rouges sur l'expertise judiciaire réalisée par Yvon Crolet, qui avait notamment conclu à une défaillance "inopinée et momentanée de l'efficacité" du système de freinage du véhicule. "Nous avons assisté à un naufrage expertal", a tempêté Me Néret, qui a ajouté que le système d'assistance au freinage "était pleinement opérationnel lors de l'accident". Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 31 janvier 2008.

Le 17 juin 1999, deux enfants de onze ans à Wasselonne (Bas-Rhin) avaient été mortellement fauchés par une Volvo 850 TDI sur le chemin de l'école. Un autre écolier, frère de l'une des deux victimes et âgé de neuf ans à l'époque, avait été blessé. VCC, sa filiale française, le concessionnaire alsacien qui avait vendu et assuré l'entretien du véhicule ainsi que la conductrice étaient poursuivis pour homicides et blessures involontaires.