Accident de TGV : le convoi n'aurait pas dû passer par le passage à niveau

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le convoi exceptionnel dont le chauffeur a péri mercredi matin dans une collision avec un TGV à un passage à niveau dans l'Ain n'aurait pas dû se trouver là, car l'arrêté préfectoral autorisant sa circulation prévoyait un trajet par la route nationale voisine. 35 autres personnes ont été blessées. Le plan rouge a été déclenché. Le trafic des trains entre Paris et Genève est interrompu.

Le TGV reliant Paris à Genève est entré en collision avec un poids lourd mercredi matin, à Tossiat (Ain), tuant son chauffeur et faisant dans la rame 35 blessés légers. La collision s'est produite à 9h20 sur un passage à niveau, près de la gare de "la Vavrette", alors que le TGV 6561, transportant 160 passagers, "roulait à environ 100 km/h" sur une "ligne classique", où la vitesse est limitée à 160 km/heure. Le camion, un convoi exceptionnel de travaux public, "s'est engagé sur le passage à niveau alors que la barrière était levée", a précisé Pascal Gauci, directeur de cabinet à la préfecture de l'Ain. C'est alors que "son chargement s'est trouvé bloqué par le premier portique mesurant 4,40 mètres de haut", a expliqué Dominique Falzon, commandant en second du groupement de la gendarmerie de l'Ain. "Le chauffeur est descendu de sa cabine pour abaisser son chargement en actionnant des vérins et c'est alors qu'il abaissait sa remorque que les barrières du passage à niveau se sont abaissées et que le train est arrivé." Cet homme de 50 ans, originaire de l'Isère, a été tué sur le coup.

"Le choc a été violent. Les plafonds se sont écroulés", a raconté une dame d'une quarantaine d'années assise dans la première voiture du TGV. Assis à l'avant du train, Florian Jarlut a été réveillé en sursaut par le choc. "On a été projeté en avant. Il y avait pas mal de personnes avec des blessures au nez." La violence du choc a pulvérisé le poids lourd et privé de son nez la motrice du TGV, dont la partie avant gauche a été enfoncée. Selon la SNCF, la collision a provoqué le déraillement de l'avant du train, qui a sans doute freiné avant l'accident.

Le plan rouge a été rapidement déclenché par la préfecture avec 80 pompiers, une centaine de gendarmes, deux hélicoptères et trois équipes du Samu dépêchés sur place. Les 126 passagers indemnes ont été conduits à la gare de Bellegarde-sur-Valserine pour poursuivre leur voyage.

Le convoi exceptionnel n'aurait pas dû passer par le passage à niveau. Car l'arrêté préfectoral autorisant sa circulation prévoyait un trajet par la route nationale voisine. Selon la préfecture de l'Ain, le convoi aurait quitté l'itinéraire autorisé afin d'effectuer une livraison à Certines (Ain), à quelques kilomètres du lieu de l'accident. Les auditions en cours n'ont pas encore permis d'établir la raison pour laquelle les véhicules n'ont pas suivi l'itinéraire prévu.

Un numéro vert a été mis en place pour les familles des victimes : 0.800 120 821.