Abstention : les candidats montent au créneau

D'après un sondage, 32% des Français envisagent de ne pas voter.
D'après un sondage, 32% des Français envisagent de ne pas voter. © MAX PPP
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avec Stéphane Grand
LA POLÉMIQUE DU JOUR - L'UMP dénonce la stratégie d'évitement de François Hollande, qui appelle au vote utile.

L'abstention sera-t-elle le onzième candidat à l'élection présidentielle ? D'après un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 32% des Français envisagent de ne pas voter. En cause : un contexte de défiance vis-à-vis de la classe politique, mais aussi une dynamique cassée par les drames de Toulouse et Montauban. Quant aux thèmes de la campagne, ils sont mal identifiés par les électeurs.

"Plus que la dispersion, c'est l'abstention qui est le risque", a prévenu dimanche François Hollande, en visite à La Réunion. Le candidat socialiste a appelé au vote utile, rappelant qu'"une élection, c'est au premier tour qu'elle se détermine". "Nous avons besoin d'une participation élevée", a-t-il martelé. "Ceux qui peuvent se dire 'attendons le second tour, nous verrons bien', ou 'dispersons-nous pour le premier', je leur dis 'd'abord, venez voter pour le premier tour", a lancé François Hollande.

Une "campagne d'évitement" de Hollande

Mais, comme le souligne Pascal Perrineau, directeur du Cevipof, le centre de la vie politique française, "il y a certainement un effet pervers de la campagne d'évitement qui est celle de François Hollande", qui "ne cherche pas un terrain d'affrontement avec le candidat président".

Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, pointe justement au micro d'Europe 1 "deux stratégies de campagne différentes", avec "d'un côté Nicolas Sarkozy, qui fait des propositions de fond", et "de l'autre, François Hollande, qui pratique l'art de l'esquive" et "se positionne en rentier des sondages".

La stratégie du candidat socialiste ne permettrait donc pas, selon elle, d'assister à un vrai débat dans la présidentielle. "François Hollande essaie de faire campagne sur un seul sujet qui serait l'antisarkozysme, donc c'est une campagne de petites phrases, une campagne quasiment d'anecdotes", estime la porte-parole du président-candidat. Pas de quoi convaincre les abstentionnistes de s'intéresser à la campagne et d'aller voter le 22 avril prochain.