A Bruxelles, Chirac fait son bilan européen

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Administrator User , modifié à
Ni fleurs, ni cérémonie d'adieu... mais plusieurs hommages. Pour son dernier Conseil européen, Jacques Chirac a évité tout signe extérieur de nostalgie à deux jours de l'allocution où il devrait annoncer qu'il renonce à un troisième mandat. Il a en revanche dressé un premier bilan européen de ses 12 ans à l'Elysée.

"Partez-vous l'esprit tranquille ?" A cette question posée lors de la conférence de presse clôturant deux jours de débats entre les 27 dirigeants de l'Union, Jacques Chirac n'a pas répondu clairement mais le président français a accepté de se prêter au jeu du bilan. "Ne préjugeons de rien. Je vous répondrai le moment venu et explicitement à cette question", a-t-il déclaré. Le "moment" en question est fixé dimanche à 20 heures. Lors d'une allocution radio-télévisée, Jacques Chirac devrait confirmer qu'il passe la main au terme de 12 années passées à l'Elysée. S'il n'a rien dit de ses intentions à Bruxelles, le chef de l'Etat a salué les avancées - l'euro, l'Europe de la défense, la lutte contre le réchauffement climatique - sans taire le camouflet que fut le "non" français à la Constitution européenne, lors du référendum du 29 mai 2005. "Je suis désolé de, peut-être, ne pas avoir fait tout ce qu'il aurait fallu pour éviter ce qui a été une mauvaise chose pour l'Europe et pour la France", a reconnu le chef de l'Etat, avant de fustiger ceux qui "savaient très bien qu'ils mentaient aux Français". En coulisses, nombre de ses pairs n'ont pas attendu le prochain rendez-vous européen - les cérémonies marquant le cinquantenaire du Traité de Rome, les 24 et 25 mars à Berlin - pour rendre un vibrant hommage à leur aîné français. Le Premier ministre irlandais, Bertie Ahern, s'est montré intarissable. "J'ai d'excellentes relations avec Tony Blair mais sur les questions européennes, je n'ai pas de meilleur ami que Jacques Chirac", a assuré le dirigeant, qui connaît Chirac "depuis plus de 21 ans, quand il m'avait invité à la mairie de Paris". Lors de ce sommet, Tony Blair a trouvé Jacques Chirac "concentré, plein d'énergie et plus 'présidentiel' que jamais". Dès son arrivée à Bruxelles jeudi après-midi, le ministre des Affaires étrangères luxembourgois, Jean Asselborn, avait salué en Jacques Chirac "un grand Monsieur", "un monument pour l'Europe".