A 50 ans, l'Europe s'engage à se rénover d'ici à 2009

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Administrator User , modifié à
L'Union européenne a célébré ce week-end son cinquantième anniversaire dans une atmosphère d'optimisme renouvelé qui lui a permis d'afficher sa détermination à se doter d'institutions rénovées d'ici à 2009. Les 27 ont signé dimanche la "Déclaration de Berlin" lors d'une cérémonie entrecoupée de respirations musicales classiques.

50 ans, c'est l'âge de l'Union Européenne... Les 27 ont célébré cet anniversaire ce week-end. Devant les dirigeants des pays membres de l'Union européenne, Angela Merkel a signé avec les présidents de la Commission et du Parlement européens la "Déclaration de Berlin". "L'intégration européenne nous a permis de tirer les leçons de conflits sanglants et d'une histoire douloureuse", peut-on lire dans ce texte de deux pages qui rappelle que la Communauté européenne est née le 25 mars 1957 lorsque les ministres des Affaires étrangères des "Six" - France, Allemagne, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas et Italie - ont signé le Traité de Rome. Un anniversaire célébré en présence du dernier signataire vivant, le ministre français Maurice Faure. Mais les "non" français et néerlandais à la Constitution européenne en 2005 qui ont plongé l'Europe dans la crise n'ont pas été ignorés. "Construire la confiance, cela prend des décennies, détruire la confiance ne prend qu'un instant", a fait remarquer Angela Merkel en rappelant que le Vieux Continent a longtemps baigné dans la division et dans le sang. "Rien n'est acquis." La Déclaration de Berlin insiste donc sur la nécessité de maintenir ce "modèle européen" dans l'avenir. "Notre histoire nous commande de préserver cette chance pour les générations futures", peut-on y lire. "C'est pour cette raison qu'aujourd'hui, cinquante ans après la signature des traités de Rome, nous partageons l'objectif d'asseoir l'Union européenne sur des bases communes rénovées d'ici les élections au Parlement européen de 2009. Car nous le savons bien, l'Europe est notre avenir commun." Barroso a cité Robert Schuman, l'un des pères fondateurs de l'Europe, pour mobiliser les Vingt-Sept lors de la cérémonie: "Il n'est plus question de vaines paroles, mais d'un acte, d'un acte hardi, d'un acte constructif." Si elle a écouté ses homologues européens, Angela Merkel n'a laissé à personne le soin de tenir la plume afin d'éviter une foire d'empoigne pour négocier mot à mot le texte de dimanche, tant il est vrai que l'Union européenne reste divisée sur la façon de sortir de l'impasse institutionnelle. Le président tchèque Vaclav Klaus, l'un des dirigeants les plus eurosceptiques que compte l'UE, n'a d'ailleurs pas caché son mécontentement d'avoir été mis devant le fait accompli. "Recevoir ce document 24 heures avant sa signature est très problématique pour la république tchèque", a-t-il expliqué, en soulignant toutefois qu'il ne voulait pas gâcher la fête. Grâce à son coup de force, Angela Merkel a toutefois réussi à fixer un calendrier précis pour la recherche d'une solution et les Vingt-Sept sont engagés par la Déclaration de Berlin. Un point fait l'objet d'un consensus: le mot "Constitution", absent de la déclaration, ne survivra pas et les dirigeants allemands, qui soutiennent officiellement la relance du traité constitutionnel, en font leur deuil en privé. Le doyen du Conseil européen, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a prôné une accélération du processus dès que le nouveau président français sera élu, en mai, et que l'horizon sera quelque peu éclairci. Il souhaite disposer d'un "nouveau traité fondamental négocié avant la fin de cette année" qui préserverait la "substance" de la Constitution, un leitmotiv désormais. C'est la position défendue par le candidat de l'UMP à l'Elysée, Nicolas Sarkozy, qui veut faire passer ce texte par la voie parlementaire pour éviter l'écueil du référendum. L'UDF François Bayrou propose une solution identique, mais veut passer par un nouveau référendum à risque, procédure également choisie par la socialiste Ségolène Royal, qui veut en outre ajouter un protocole social au futur traité.