574 km/h chrono : le film des événements

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Administrator User , modifié à
La concentration a rapidement cédé la place au soulagement parmi les équipes techniques présentes à bord du TGV qui a établi un nouveau record du monde de vitesse sur rails, en roulant à 574,8 km/h sur la ligne est-européenne mardi. Revivez le film des événements.

Partant de Prény en Meurthe-et-Moselle vers l'ouest avec à son bord quelque 70 personnes, le TGV V150 a bénéficié de conditions climatiques plutôt favorables, avec un vent modéré et du soleil pour établir ce nouveau record sur rail : 574,8 km/h. A 12h51, les techniciens ferment les portes du train après s'être assurés que les caméramans retardataires sont bien montés à bord. "Départ dans trois minutes", annonce une voix par haut-parleur, à 12h58. Des caméras fixées sur l'engin relaient des images à la télévision et à l'intérieur de la rame, emballée pour l'occasion dans un film en plastique noir parcouru d'un dessin évoquant une vague et censé illustrer la vitesse. A 13h01, le train démarre et prépare sa montée en puissance. Après 10 kilomètres, il se branche sur 30.000 volts pour s'assurer une captation du courant optimale au-delà des 500 km/h. Une nette accélération est alors perceptible. Tout au long de la section de la ligne à grande vitesse est-européenne réservée au record, sur les routes et sur les ponts chevauchant la voie ferrée, des centaines de curieux et de photographes se sont amassés pour apercevoir le bolide. Une fois franchis les 350 km/h, la vitesse devient impressionnante et des vibrations se font sentir. Le pantographe, qui relie la caténaire au train et dont l'image est retransmise à intervalles réguliers, semble flotter au milieu d'éclairs électriques de plus en plus fréquents. A 490 km/h, les passagers du train peuvent ressentir comme un vertige, semblable à celui que provoque un avion virant de bord au décollage. "Là, on est parti", lance un technicien. Dix minutes après son départ, le TGV bat son précédent record de 515,3 km/h, une première étape seulement pour les équipes techniques, qui ont déjà roulé à cette vitesse à plusieurs reprises lors des essais menés depuis la mi-janvier et qui visent l'objectif officiel de 540 km/h. La montée en régime du TGV se poursuit et les journalistes, invités à ne pas circuler dans le train, peuvent constater les difficultés de certains de leurs confrères caméramans à se tenir debout. A 550 km/h, la rame demeure toutefois très stable, émettant même moins de vibrations qu'à une vitesse inférieure. Le paysage se fond quant à lui en une masse verte. A 570 km/h, les écrans de contrôle retransmettent le large sourire d'Eric Pieczak, le conducteur. Après treize minutes de trajet, le TGV atteint sa vitesse record. "Une merveille, bravo messieurs !", commente un technicien. Une chargée de communication d'Alstom laisse échapper quelques larmes. "C'était pas gagné d'avance", lâche-t-elle. Dans les voitures de contrôle, les techniciens applaudissent et se congratulent. Le TGV entame alors sa décélération et se met en roue libre. De retour à 350 km/h, sa vitesse semble beaucoup moins impressionnante. A son arrivée au centre de contrôle de la gare Champagne-Ardenne, à Bezannes dans Marne, la rame est accueillie par une nuée de photographes et de caméras. En quelque 30 minutes, elle a parcouru 150 kilomètres. "Vous nous avez mis une pression assez importante, donc on n'avait pas le droit à l'erreur ", déclare aux journalistes Eric Pieczak, le conducteur du train.