Cette vaste opération policière en Italie a mobilisé 350 carabiniers et 150 policiers. Des policiers en tenues camouflées, appuyés par des hélicoptères, ont pris position ce matin dans le village de San Luca, épicentre du conflit entre deux branches de la 'Ndrangheta, la puissante mafia calabraise, qui a tué une vingtaine de personnes depuis 16 ans. La police de Reggio de Calabre, dans le sud de l'Italie, a arrêté 32 personnes, dont hui femmes, membres présumés de la 'Ndrangheta. "Nous avons arrêté des personnes mais il est encore prématuré de dire si les personnes directement impliquées dans le massacre (de Duisbourg) figurent parmi elles", a dit un porte-parole de la police. Trois de ces mafiosi présumés se cachaient dans un bunker. Par ailleurs, huit suspects, qui figuraient également sur la liste des arrestations à réaliser, sont toujours en fuite. Le parquet antimafia de Reggio de Calabre avait émis 44 mandats d'arrêt au total. Deux des suspects interpellés sont des frères de deux des victimes de Duisbourg. Un autre est l'époux d'une femme tuée à Noël dans le cadre du même conflit entre familles. Les suspects, dont certains ont été découverts dans un bunker souterrain, encourent des inculpations pour association mafieuse, meurtre et trafic d'armes. Des policiers allemands, qui se trouvaient déjà en Italie à la suite du massacre, ont gagné jeudi la région. La 'Ndrangheta aurait un chiffre d'affaires annuel de 36 milliards d'euros, estiment les experts italiens, qui considèrent désormais la mafia calabraise comme plus développée que ses homologues sicilienne et napolitaine. L'essentiel de ses revenus provient du trafic de cocaïne.