2 millions de Français disent avoir été agressés

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Près de 2 millions de personnes, soit 5,6 % de la population française âgée de plus de 18 ans, disent avoir été agressées physiquement ou sexuellement au cours des années 2005 et 2006. C'est ce qui ressort d'une enquête de l'Observatoire national de la délinquance (OND), réalisée en partenariat avec l'Insee et publiée lundi. Une étude d'une ampleur inédite qui prend en compte les personnes qui ne portent pas plainte et qui n'apparaissaient pas dans les autres enquêtes.

L'Observatoire national de la délinquance tente chaque année de mieux cerner la délinquance en France. Et ce autrement qu'à partir des seules statistiques de la police et de la gendarmerie. Conclusion de l'étude inédite réalisée avec l'Insee sur 17.500 personnes et publiée lundi : près de 2 millions de Français, soit 5,6% de la population âgée de plus de 18 ans, disent avoir été agressés physiquement ou sexuellement en 2005 et 2006.

En matière d'agression physique ou sexuelle, le nombre de personnes ayant déposé plainte est particulièrement faible : elles sont 28,8% à avoir déposé plainte pour violences physiques et 8,4% pour violences sexuelles hors-ménage. Elle sont encore moins nombreuses au sein du foyer. Ces dernières expliquent leur silence par leur souci de "trouver une autre solution" (82,7%), ou parce qu'elles ont estimé que "cela n'aurait servi à rien" (57,4%), enfin "parce que ce n'était pas grave" (56,9%). Pour ce qui est des atteintes aux biens, qui englobe cette fois les personnes de plus de 14 ans et qui porte uniquement sur l'année 2006, l'estimation de l'OND recense 4.876.000 vols ou tentatives.

C'est aussi à un réquisitoire contre l'actuel mode de calcul de la délinquance que s'est livré Alain Bauer, le président de l'OND. Les chiffres publiés par la police ou la gendarmerie sont souvent controversés parce qu'ils minimisent certaines violences en ne prenant pas en compte toutes les victimes d'une infraction ou toutes les procédures comme les main-courantes par exemple. Ce sont pourtant ces chiffres dont se prévaut le ministère de l'Intérieur pour établir son bilan en fin d'année.