16e étape : Rasmussen l'emporte sous les sifflets avant de partir

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le maillot jaune Michael Rasmussen est arrivé le premier et en solitaire à Gourette-Col d'Aubisque. Mais sa deuxième victoire sur le Tour 2007 est irrémédiablement entâchée par les soupçons de dopage qui planent sur la Grande boucle. Soupçons confirmés pour Alexandre Vinokourov mardi mais aussi pour l'Italien Cristian Moreni mercredi, quelques minutes seulement après l'arrivée de cette 16e étape. L'équipe Cofidis a quitté le Tour. Quelques heures plus tard, c'était au tour de Rasmussen.

Le Tour de France avait la tête ailleurs mercredi. Au second plan les quatre ascensions de cette dernière journée de haute-montagne, en retrait les magnifiques vallées encaissées des Pyrénées et discrets les coureurs qui continuent leur route. Entre l'ombre du dopage de plus en plus inquiétante avec les nouvelles révélations sur l'Italien Cristian Moreni, deux explosions revendiquées par l'ETA au passage de la caravane en Espagne et le départ de l'équipe Cofidis, la victoire de Michael Rasmussen a perdu tout éclat. Pire le coureur danois a franchi la ligne sous les sifflets de certains spectateurs. Cette 16e étape était celle de la dernière chance pour les grimpeurs. Rasmussen, en solitaire dans les derniers kilomètres, a su saisir la sienne et ainsi conforté son maillot jaune. Les autres n'ont pu que compter leur temps de retard : 26 secondes pour l'Américain Levi Leipheimer, le second, 35 pour l'Espagnol Contador qui a pourtant tenté plusieurs démarrages dans la dernière ascension. Le Colombien Soler, toujours bien placé lui aussi, a pu enfiler le maillot à pois de meilleur grimpeur. Cette étape de 218,5 km se déroulait entre Orthez et Gourette-Col d'Aubisque avec cinq difficultés au programme, dont quatre ascensions féroces. La première était celle du Port de Larrau dont les mensurations sont impressionnantes : 14,7 kilomètres à 8,1%. L'arrivée a elle été donnée au sommet du Col d'Aubisque après une ascension de 16,7 kilomètres à 7%. Entre ces deux points, on a compté pas moins de trois sommets dont un en troisième catégorie et deux en première catégorie. Mais aujourd'hui, les mensurations de la course ont moins compté que les incidents autour du Tour. La journée a débuté par un mouvement de protestation des coureurs des six équipes françaises et deux allemandes, qui ont voulu marquer leur ras-le-bol du dopage, au départ d'Orthez. En tout début d'après-midi, deux explosions ont eu lieu au passage des coureurs sur le tronçon espagnol de l'étape, une très courte incursion en Navarre. Selon la radio espagnole, l'ETA avait prévenu que ses hommes avaient posé des bombes sur le parcours cycliste. Ces explosions de faible intensité n'ont pas fait de blessés. Mais ce nouvel incident a alourdi un peu plus, s'il le fallait, l'ambiance sur la Grande boucle. Car la journée s'est terminée plus mal encore qu'elle n'avait commencé. Un deuxième cas de dopage a été confirmé quelques minutes seulement après l'arrivée de l'étape. Elle concerne le coureur italien Cristian Moreni. Il a été contrôlé positif à la testostérone à l'issue de la 11e étape entre Marseille et Montpellier. Plus inquiétant encore, ce coureur est membre de l'équipe française Cofidis, qui avait protesté le matin même contre la tricherie de Vinokourov et qui est rattrapée elle aussi par le dopage. Cofidis a décidé dans la soirée de quitter le Tour. Cristian Moreni lui n'a pas demandé de contre-expertise. Mardi, on a en effet appris que le Kazakh Alexandre Vinokourov avait été contrôlé positif aux transfusions homologues le samedi 21 juillet à l'issue du contre-la-montre individuel qu'il a remporté à Albi. Une information confirmée par son équipe Astana qui a décidé de suspendre le coureur et de quitter la Grande Boucle.