«Toutes les femmes voulaient coucher avec lui» : Emmanuelle Seigner défend son mari Roman Polanski

Emmanuelle Seigner
Emmanuelle Seigner défend son époux Roman Polanski, accusé de viols et d'agressions sexuelles © TF1
  • Copié
Solène Delinger , modifié à
Interviewée dans "Sept à Huit" dimanche 16 octobre, Emmanuelle Seigner s'est pour la première fois exprimée sur les accusations de viols et d'agressions sexuelles visant son mari, le réalisateur Roman Polanski. L'actrice a pris la défense de son conjoint et demandé à ce qu'on "lui foute la paix". 

Emmanuelle Seigner brise le silence. Invitée dans Sept à Huit dimanche 16 octobre, l'épouse du réalisateur Roman Polanski, visé par des accusations de viol et d'agressions sexuelles, a pris la défense de son conjoint. "L'homme avec qui je vis, ce n'est pas du tout la personne dont j'entends parler", affirme l'actrice, qui publiera un "plaidoyer intime et documenté" le 26 octobre prochain pour réagir aux affaires poursuivant le cinéaste. 

Roman Polanski est un "très bon père" et un "très bon mari"

Face à Audrey Crespo-Mara, Emmanuelle Seigner se fait l'avocate de Roman Polanski, "un très bon père, un très bon mari". Elle revient tout d'abord sur une affaire remontant à 1977. Cette année-là, Roman Polanski est sous le coup d'un mandat d'arrêt international lancé par un procureur américain car il est accusé d'avoir drogué et violé Samantha Gailey, une adolescente de 13 ans. A l'époque, le cinéaste en avait 43. "C'est très jeune, mais elle avait déjà une vie sexuelle, elle avait un petit ami, elle a dit à Roman qu'elle prenait de temps en temps une drogue récréative, qu'ils avaient consommée ce jour-là", assure Emmanuelle Seigner dans Sept à Huit. Pour elle, cet événement s'inscrit dans le contexte d'une "époque très permissive". 

"Il a fui l'injustice"

"Le rapport à l'âge a beaucoup changé depuis", souligne l'actrice de 56 ans. "À l’époque, on louait la lolita, on la célébrait. Donc moi, ayant commencé ma carrière de mannequin à 14 ans, ça n’était pas une histoire qui me choquait. On n'est pas obligé d'applaudir cette époque, mais c'était comme ça", insiste-t-elle avant d'ajouter que Roman Polanski "se sent coupable" vis-à-vis de sa famille.  "Pas coupable d’avoir couché avec une adolescente de 14 ans ?", relance Audrey Crespo-Mara.  "Si bien sûr. D’autant qu’ils ont aujourd’hui de très bonnes relations", confie Emmanuelle Seigner.

"Ils s’échangent des e-mails. Elle n’en peut plus de ce statut de victime. C’est pour cela qu’elle demande l’abandon des poursuites". Le procureur de l'époque avait abandonné les accusations les plus graves visant Polanski, en échange d'aveux du réalisateur. Ce dernier avait alors passé 42 jours en prison, puis avait quitté les Etats-Unis lorsqu'un juge semblait sur le point de revenir sur l'accord pour le condamner à plusieurs années de prison, rappellent nos confrères de TF1. "C'était tellement effrayant et tellement malhonnête, il a fui l'injustice en fait", déclare Emmanuelle Seigner, mariée depuis plus de 30 ans à Roman Polanski, avec qui elle a deux enfants. La comédienne craint toujours que son époux soit extradé vers les Etats-Unis. 

"Il n'avait besoin de violer personne"

Avec l'avènement du mouvement MeToo, il y a cinq ans, de nouvelles accusations ont fait surface. Plusieurs femmes, notamment des actrices, accusent Roman Polanski de viols et d'agressions sexuelles, alors qu'elles étaient mineures. "Moi, quand j'ai connu mon mari, toutes les femmes et les jeunes filles voulaient coucher avec lui. C'était un truc de dingue", le défend son épouse. "C'était un grand metteur en scène, donc il attirait énormément. Je pense qu'il n'avait besoin de violer personne". Elle déplore par ailleurs que la présomption d'innocence soit aujourd'hui "totalement bafouée". 

Emmanuelle Seigner se souvient notamment des centaines de manifestants qui ont protesté contre les douze nominations aux Césars 2020 du film J'accuse de Roman Polanski. "C'est une folie", dénonce la comédienne qui trouve "affreux" que son conjoint soit vu comme un paria. "Il ne peut pas monter un film, on conseille aux acteurs de ne pas jouer dans ses films. Moi-même, je suis blacklistée en Franc", confie-t-elle. "Il est meurtri, il le vit très mal. (…) Qu’on le laisse tranquille, que les gens s’occupent des vrais prédateurs, des gens qui sont un danger pour la société, qu’on lui foute la paix".