Le Hellfest défie les préjugés

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Aurélie Frex (avec AFP)
Le festival de metal débute vendredi, malgré la levée de boucliers d’élus et d’associations.

Le plus grand rassemblement de fans de musique metal en France a résisté. Le Hellfest – "festival de l’enfer" en français -, qui se tient chaque année à Clisson (Loire-Atlantique), début vendredi. Les critiques d’élus, dont Christine Boutin, et le recours des associations familiales catholiques (CNAFC), n’y ont rien fait.

Lundi, ces associations ont été déboutées par un tribunal de Nantes. Elle avaient en effet déposé un recours à l’encontre du festival de metal, pour demander la communication des textes des chansons des 114 artistes qui doivent se produire. Au final, les plaignants ont tout de même obtenu l’interdiction de l’accès des mineurs non accompagnés au festival.

Un "festival sataniste"

Il s’agissait de la première procédure judiciaire lancée contre le Hellfest, qui a pourtant d’illustres ennemis. "Quand on parle de diversité culturelle et qu’on parle d’égorger des nonnes et des chrétiens, ça ne me va pas. L’incitation à la haine, ça ne me convient pas", avait notamment déclaré Christine Boutin en avril dernier, sur Europe 1. De son côté, Philippe De Villiers avait parlé d’un "festival sataniste" en mars. Il s’était ému du financement que lui accorde le conseil général, dont il est président. Des attaques violentes, qui avaient poussé le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, à intervenir pour défendre le festival.

Polémique en ligne

Un mouvement qui s’est accompagné d’une pétition anti-Hellfest initiée par le collectif "Clisson sans Hellfest". Très relayée sur Internet, on peut notamment y lire que le festival prônerait la "haine des religions" et mettrait "en avant une idéologie néo-nazie".

Des attaques auxquelles les pro-Hellfest ont très largement répondu. De nombreux groupes Facebook se sont créés, intitulés "Lâcher un catholique extrémiste au milieu du Hellfest et le regarder prier", ou "Organiser le Hellfest à côté du Vatican".

Histoire de calmer un peu les esprits, l’organisateur du festival, Benjamin Barbaud, a décidé d’inviter deux prêtres pour un débat samedi. "L’un écoute du heavy metal, et l’autre est anti-Hellfest", a-t-il précisé.

Kiss à l’affiche

De quoi réconcilier metal et religion donc, pour un festival qui est loin d'inviter les groupes les plus trash. A l'affiche de cette 5e édition, les 60.000 festivaliers retrouveront les plus grands noms de genre, de Motörhead à Slash, en passant par Alice Cooper, Sepultura ou Deftones. Un des grands moments du week-end devrait être le concert du légendaire groupe américain Kiss, dimanche.