La semaine horribilis de NKM

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Fabienne Cosnay (avec B.B) , modifié à
ZOOM - Tout le monde (ou presque) semble en vouloir à la candidate UMP à la maire de Paris.

Il y a une semaine tout juste, Nathalie Kosciusco-Morizet tentait de reprendre la main sur sa campagne pour la mairie de Paris. Finies les bourdes et les petites phrases malheureuses, retour aux fondamentaux, assurait son équipe de campagne. Le lendemain, à la demande de la candidate, l'UMP haussait le ton face aux 16 brebis galeuses entrées en dissidence, leur donnant jusqu'au 25 janvier pour entrer dans le rang. Depuis, pourtant, rien ne s'est arrangé pour NKM. Les choses ont même empiré, comme si tout le monde (ou presque) en voulait à l'ancienne ministre de l'Ecologie. Retour sur une semaine très compliquée.

LUNDI - La menace d'une alliance anti-NKM

Beigbeider met le feu. Charles Beigbeder, qui espérait figurer à Paris en seconde position sur la liste de l’UMP dans le 8e arrondissement pour les municipales, apprend qu'il est finalement évincé au profit du député Pierre Lellouche. L'entrepreneur, pourtant adoubé par la candidate, s'en est pris très violemment à NKM. "C'est lamentable, c'est de la basse magouille politicienne. Ca y est, Nathalie a perdu. C'est le retour de la vieille garde de la droite parisienne", a-t-il déclaré au jdd.fr. Surtout, ce proche de Jean-François Copé  a lancé une véritable déclaration de guerre à la candidate UMP à la mairie de Paris, menaçant de "fédérer" les dissidents, comme l'avait fait un certain… Jean Tiberi en 2001, quand le RPR avait préféré investir Philippe Séguin. Charles Beigbeider a donné rendez-vous aux médias, le 7 janvier, promettant "le bordel total" à droite.

Mais à quoi joue Copé ? Jean-François Copé cherche t-il à déstabiliser une possible future rivale ? Le président de l'UMP laisse en tout cas certains de ses proches l'a "flinguer". "Lui directement ne l'aide pas, et quand ses proches la dézinguent, il laisse faire", décrypte un copéiste interrogé par l'AFP. Avant de s'entendre dire par Charles Beigbeder qu'elle était "très méprisante" et qu'elle "n'entendait personne", NKM avait reçu une autre attaque de Géraldine Poirault-Gauvin, elle-aussi proche du président de l'UMP, qui avait taclé, vacharde, NKM "est suffisamment grande pour perdre toute seule".

MARDI - Le coup dans le dos de Bernie

"Tout ce que j'ai appris de la politique de terrain, c'est Xavière Tiberi qui me l'a appris. C'était une militante exceptionnelle". Venue apporter son soutien à NKM, Bernadette Chirac a d'abord fait l'éloge du couple Tiberi, alors que leur fils Dominique maintient une candidature dissidente dans le Ve arrondissement pour prendre la succession de son père, au grand dam de la candidate à la mairie de Paris. "Les Tiberi sont de grands amis" a d'abord rappelé Bernadette Chirac. Avant de se remémorer ses bonheurs de campagne en compagnie de Xavière Tiberi. "C'était une militante exceptionnelle (…) Elle m'attendait et nous partions à l'assaut", s'est rappelé avec délice Bernadette Chirac. Pas sûr que NKM fasse de nouveau appel à son soutien.

JEUDI - La petite leçon de Dati

Après Bernadette Chirac, c'est Rachida Dati, jeudi, qui y est allé de son petit coup de poignard, rappelant que NKM était une parachutée. "C'est compliqué quand vous n'êtes pas sortant. C'est une candidate qui n'est pas une élue parisienne, donc c'est plus compliqué", a estimé la maire UMP du VIIe arrondissement. L'ancienne ministre de la Justice n'est pas venue contredire les critiques émises par les barons de l'UMP sur la personnalité cassante de NKM. "Des dissidences, il y en a partout et il y en aura. Pour apaiser les tensions, je pense que Nathalie devrait plus écouter les élus et les militants", lui a-t-elle conseillé. 

SAMEDI - La valse-hésitation de Beigbeider

Lundi, l'homme d'affaires, proche de Jean-François Copé, menaçait ouvertement la candidate UMP d'unir les dissidents contre elle. Samedi, première étape de sa fronde, il a annoncé la constitution d'une  liste de droite "libre et indépendante" pour les élections municipales à Paris. Le même jour, dans les colonnes du Parisien, NKM estimait que "le problème avec Charles Beigbeder, c'est qu'il m'aime trop ou pas assez. Il a fait devant moi, et pendant des semaines, une danse du ventre endiablée pour être sur mes listes. Quand cela s'est avéré impossible, il m'a agoniée d'injures." En début d'après-midi, NKM a reçu le soutien de Xavier Bertrand :

Quant à Charles Beigbeder, finalement désavoué par Jean-François Copé, il annonçait en début de soirée s'être mis "en retrait de l'UMP".