La fin de la pub sur France TV repoussée

© REUTERS
  • Copié
Karine Lambin (avec agences) , modifié à
Le gouvernement s’orienterait vers un maintien de la pub avant 20 heures.

La suppression totale de la publicité sur France Télévisions pourrait être reportée d'un ou deux ans, ce qui la repousserait au-delà de 2012, écrivent vendredi Les Echos et La Tribune, citant des sources proches du gouvernement.

Un rapport fin septembre

Ce report d'une échéance aujourd'hui fixée à la fin novembre 2011, serait principalement motivé par des préoccupations budgétaires, puisque la suppression de la publicité coûterait environ 200 millions d'euros par an à l'Etat voire même 300 millions selon un rapport du Sénat. Le président du groupe UMP, Jean-François Copé, milite depuis avril pour un maintien de la pub avant 20 heures. Nicolas Sarkozy avait annoncé, à la surprise générale, sa volonté d'un service public sans pub début 2008. La commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale prépare un rapport sur la question, et ses conclusions sont attendues fin septembre.

Interrogé vendredi sur un éventuel moratoire du gouvernement, le nouveau patron du groupe public, Rémy Pflimlin, a répondu qu'il était "indispensable que les financements de la télé publique soient assurées". "Si nous pouvons obtenir ce financement par les voies et moyens décrits par la loi, tout va bien. Si ce n'est pas possible, il faut effectivement qu'on puisse faire différemment et notamment avec la publicité", a-t-il dit, précisant qu'il n'avait "pas demandé" de moratoire.

La régie publicitaire en suspens

Concernant la régie publicitaire, il a affirmé qu'elle ne serait pas privatisée si la publicité était maintenue en journée. "Si on décidait de surseoir, pour des raisons liées notamment aux finances publiques", à la suppression de la publicité avant 20h00, "alors la question de la privatisation de la régie ne se pose plus", a dit Rémy Pflimlin lors de sa conférence de presse de rentrée.

L'ex-patron de France Télévisions, Patrick de Carolis, avait suspendu en avril les négociations exclusives engagées avec le consortium Publicis/Lov Group (du producteur Stéphane Courbit) pour lui vendre sa régie publicitaire, invoquant "l'incertitude substantielle entourant le maintien ou non de la publicité avant 20H00". Selon son successeur, "il n'y a pas un média avec un chiffre d'affaires publicitaire de l'ordre de 300 millions d'euros qui ne contrôle pas sa régie".