France Télé veut garder sa régie pub

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Aurélie Frex (avec AFP) , modifié à
Le Conseil d’administration du groupe a voté mardi la suspension de cette vente contestée.

Nouveau rebondissement dans l’affaire de la vente de la régie publicitaire de France Télévisions. Mardi matin, la suspension de la cession de la régie publicitaire a été votée en conseil d’administration. Un vote qui faisait suite à une proposition de Patrick de Carolis, président de France Télévisions.

Cette décision tient compte de "l'incertitude substantielle entourant le maintien ou non de la publicité avant 20h", a précisé le groupe dans un communiqué, qui rappelle que "la négociation exclusive en cours est intrinsèquement liée à l’hypothèse d’une suppression de la publicité avant 20 heures".

Quelle que soit l'issue du débat sur la publicité avant 20h sur les chaînes du groupe, France Télévisions réaffirme sa volonté de rechercher et mettre en oeuvre toute solution visant à garantir la pérennité et le développement de l'activité de France Télévisions Publicité", souligne aussi le communiqué du Conseil d’Administration de France Télévisions.

Une décision votée à dix voix contre cinq, les représentants de l’Etat au Conseil d’administration ayant voté contre cette suspension, selon Lepoint.fr.

Revers pour Stéphane Courbit

Depuis le mois de février, une négociation exclusive de cette vente avait été engagée avec Publicis et Lov group, dirigé par Stéphane Courbit. Aucune échéance précise n’a été décidée pour cette suspension, mais la vente devait avoir lieu en fin d’année.

C’est un énorme revers pour le producteur de télévision, qui comptait bien prendre la tête de la FTP, qui génère un chiffre d’affaires de 410 millions d’euros.

Une vente contestée

Cette vente est assez largement contestée. Plusieurs producteurs de télévision, syndicalistes, hommes politiques et professionnels de la pub s'y étaient opposés. Le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, avait lui même déclaré, il y a deux semaines, qu'il y voyait un "problème déontologique".

Cette décision intervient une semaine après le "coup" tenté par Copé lors de la réunion de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Le chef de file UMP à l’Assemblée avait demandé une "mise en débat" de projet de suppression totale de la publicité sur France Télévisions, prévue pour 2011.

"Je mets en débat l'idée de ne pas supprimer la publicité en journée et je souhaite qu'un groupe de travail soit constitué pour l'évaluer", avait-t-il déclaré. Il estimait que supprimer la publicité en journée "n'a pas le même impact" que le soir.

Un avis partagé par de nombreux parlementaires, de droite comme de gauche. Une proposition de loi devrait être déposée en ce sens au mois de juin.