"Tuer sans le vouloir" : ces vies brisées à cause d'actes involontaires

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G.P. , modifié à
France 5 s'intéresse mardi soir aux familles de victimes et d'auteurs d'homicides involontaires.

Moments forts et graves mardi soir sur France 5, à 20h50. Dans Tuer sans le vouloir, la chaîne est partie à la rencontre d'auteurs d'homicides involontaires et de certaines familles des victimes. Un reportage fort, émouvant, qui décrit bien toute la difficulté pour juger ces drames où les coupables n'avaient aucune intention de nuire.

"Je me vois comme quelqu'un qui a la tête d'un criminel". "Comment vit-on une mort qu'on a provoquée sans le vouloir ?". C'est sur cette question, pour laquelle aucune réponse définitive n'existe, que s'ouvre le documentaire. Le spectateur part ensuite à la rencontre de plusieurs destins brisés. Ceux de Jocelyne (assistante familiale) et Jean-Pierre, accusés d’être responsables de la mort de Mati, un enfant dont Jocelyne avait la charge, ou encore celui d'Antoine, qui a tué une cycliste, mère de deux enfants, lors d'un accident de la route alors qu'il avait tout juste 18 ans.

Si tous ces profils répondent à un même statut, celui d'auteurs d'homicides involontaires, Tuer sans le vouloir montre bien que chaque cas est unique et différent. Antoine est ainsi rongé par les remords depuis l'accident de voiture. Même quatre ans après, les douleurs sont intactes. "Je suis vivant et je vais bien. (...) Pourquoi nous, on a le droit de profiter alors que d'autres personnes souffrent ?", se demande-t-il. "Je me vois comme quelqu'un qui a la tête d'un criminel, d'un meurtrier."

Que penser de l'auteur ? Ces séquences de témoignages sont évidemment très fortes, tout comme quand la caméra bascule de l'autre côté, celui des victimes. Entre colère, rage, tristesse, eux aussi doivent évidemment se reconstruire. Et là encore, chaque réaction après la mort d'un proche est différente. Pascal et Christine sont les parents de Jérémy, mort dans un accident de voiture en 2011, alors qu'il était passager dans le véhicule mise en cause. "Cela aurait pu être une chape qui nous tombe dessus, qui vous écrase et qui vous met dans la colère, dans la vengeance, dans la haine. Non, nous il y a quelque chose qui nous a relevé en nous disant : 'reste debout, soit confiant'", explique Pascal.

En accumulant ainsi des trajectoires brisées, Tuer sans le vouloir montre bien l'extrême perplexité de ces situations. Lorsque l'erreur anodine se transforme en drame, quelle peine infliger à un acte, certes involontaire, mais dont les conséquences sont terribles ?