Mort de Ben Bradlee, chef du Washington Post lors du Watergate

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Mickaël Frison , modifié à
DISPARITION - Le journaliste américain est mort mardi 21 octobre, à l'âge 93 ans. Rédacteur en chef du Washington Post pendant 23 ans, il était aux manettes du journal pendant le scandale du Watergate.

Dans Les hommes du président, le film de 1976 qui relate l’affaire du Watergate, c'est Jason Robards qui s'était mis dans sa peau et avait même reçu un Oscar pour ce rôle. Ben Bradlee, journaliste phare du Washington Post, est mort mardi à l’âge de 93 ans à son domicile, malade d’Alzheimer.

Ben Bradlee était le rédacteur en chef du Washington Post entre 1968 et 1991 et notamment pendant la période où le journal a couvert la chute du Président Nixon, impliqué dans le scandale des écoutes, publiant pas moins de 400 articles en deux ans.

"Ben était un vrai ami et un leader génial du journalisme. Il nous a toujours soutenus. Son credo était la quête de la vérité et la nécessité de sa recherche", indiquent Bob Woodward et Carl Bernstein, les deux journalistes à l'origine des révélations sur le président Nixon, dans un communiqué.

Sa ténacité saluée. Le nom de Bradlee restera célèbre tant pour son implication dans la révélation du scandale du Watergate que pour sa ténacité. Ben Bradlee a toujours refusé de révéler l’identité de "Deep Throat", ou "Gorge profonde", la source des deux journalistes qui ont mis au jour les écoutes illégales dans l’immeuble des démocrates. Le scandale - raconté ci-dessous dans l'émission Au cœur de l'Histoire sur Europe 1 - avait poussé Richard Nixon à la démission à l’été 1974.

Le Washington Post, dans un article publié cette nuit, salue le "charisme et le don pour diriger" de son ancien rédacteur en chef. Des qualités qui font de lui "le plus célèbre rédacteur en chef de son époque", écrit le journal.

En 2013, Ben Bradlee s’était vu remettre la médaille de la Libert,é des mains de Barack Obama l’an dernier, une des plus hautes distinctions civiles aux USA. Le Président américain souligne mercredi que le journalisme était plus qu’une profession pour Benjamin Bradlee, c’était un bien public vital à notre démocratie.