L'hilarant voyage en absurdie de Jonathan Lambert dans "Kim Kong"

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Guillaume Perrodeau , modifié à
Arte diffuse jeudi soir les trois épisodes de sa mini-série "Kim Kong", avec Jonathan Lambert dans le rôle d'un cinéaste kidnappé pour un réaliser un remake de "King Kong".

Série événement de la rentrée pour Arte, Kim Kong est diffusé jeudi soir sur la chaîne franco-allemande. Dans le rôle principal, on retrouve Jonathan Lambert que l'on suit pour trois épisodes, aussi drôle que plaisant.

Parallèle avec la Corée du Nord. Dans Kim Kong, Jonathan Lambert incarne un réalisateur français dépressif, Mathieu Stannis, qui enchaîne les tournages de blockbusters. Kidnappé par un leader asiatique à la tête d'une dictature, on lui ordonne alors de réaliser un remake de King Kong. Créée et écrite par Simon Jablonka et Alexis Le Sec, cette mini-série de trois épisodes rappelle l'histoire vraie de Shin Sang-ok. Dans les années 1970, ce réalisateur sud-coréen avait été enlevé à la demande de Kim Jong-il pour relancer le cinéma nord-coréen. Le leader asiatique lui avait notamment demandé de réaliser Pulgarasi, un remake de Godzilla.

 

Comédie et satire. Drôle, réussi, rythmé, Kim Kong offre un très agréable spectacle tout au long de ces trois épisodes. Au-delà des acteurs, la grande force de la série réside dans ses dialogues, extrêmement savoureux et souvent percutants. La mini-série multiplie ainsi les échanges désopilants, avec en toile de fond un hommage au cinéma et à ceux qui le fabriquent.

En seconde lecture et derrière la comédie, Kim Kong offre aussi une amusante satire des relations entre un producteur - symbolisé par le commandeur - et son réalisateur. Ou comment le processus créatif de ce dernier est parfois soumis à rude épreuve devant la volonté de celui qui détient le pouvoir monétaire, et donc parfois le pouvoir décisionnaire. Les tournages de blockbusters hollywoodiens regorgent d'histoires de désaccords entre le studio de production et le cinéaste. Une base sur laquelle la mini-série semble s'appuyer volontiers, en grossissant le trait par le biais de la farce politique.

Seule ombre au tableau de Kim Kong : sa diffusion. La chaîne a décidé de programmer les trois épisodes le même soir. Il faut donc veiller jusqu'à 23h20 pour regarder l'intégralité de Kim Kong, ou se reporter vers le replay une fois les épisodes diffusés.