L'Azerbaïdjan qualifié de "dictature" sur France 2 : la procédure en diffamation de Bakou jugée irrecevable

L'État d'Azerbaïdjan avait été qualifié de "dictature" dans "Cash Investigation", sur France 2.
L'État d'Azerbaïdjan avait été qualifié de "dictature" dans "Cash Investigation", sur France 2. © ANDREJ ISAKOVIC / AFP
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avec AFP , modifié à
L'Azerbaïdjan avait intenté une plainte pour diffamation contre France Télévisions, après la diffusion d'une émission qui qualifiait l'État du Caucase de "dictature".

Le tribunal correctionnel de Nanterre a jugé mardi irrecevable la procédure intentée par l'État d'Azerbaïdjan contre France Télévisions et deux journalistes dont la présentatrice de France 2 Élise Lucet, poursuivie en diffamation pour avoir qualifié cet État de "dictature" dans son émission Cash Investigation

Liberté de la presse. Le tribunal a estimé que "la plainte avec constitution de partie civile de l'État d'Azerbaïdjan était irrecevable" et que la loi sur la liberté de la presse ne permettait pas d'étendre à un État souverain d'attaquer un citoyen, a fortiori un journaliste, en diffamation. Les avocats de la défense avaient demandé l'irrecevabilité de cette procédure, suivis par le ministère public. "Un État souverain est le contraire d'un particulier", avait argué le procureur dans ses réquisitions le 5 septembre. 

"Dictature, l'une des plus féroces du monde". Dans l'émission diffusée le 7 septembre 2015, Elise Lucet avait introduit un reportage sur les coulisses des voyages présidentiels de François Hollande et largement consacré à l'Azerbaïdjan, en présentant le régime de Bakou comme une "dictature, l'une des plus féroces au monde". Évoquant le même jour sur France Info ce reportage dont il est l'auteur, le journaliste Laurent Richard - également jugé dans cette affaire, tout comme la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte - avait qualifié le président azerbaïdjanais Ilham Aliev de "dictateur" et de "despote".