"Laissez un peu de temps à France 4 !"

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Mickaël Frison , modifié à
SUPPLIQUE - Invité d'Europe 1, le "Monsieur Programmes" de France Télévisions a appelé à la patience avec France 4, fraîchement remaniée.

Pas simple, le repositionnement éditorial. Lancée en 2005, France 4 n'a pas (encore) réussi à s'imposer. Avec au mieux 2% d'audience moyenne, la chaîne voit ses scores plonger depuis 2012. Pour tenter d'enrayer la descente aux enfers, France Télé opère début 2014 un grand ripolinage : France 4 réoriente ses programmes vers la jeunesse. Les enfants toute la journée, les ados et jeunes adultes le soir.

Résultat mitigé : en janvier, France 4 peut revendiquer 1,5% d'audience. Moins qu'en janvier 2013. Mais un peu plus qu'en décembre 2014, où l'audience moyenne était de… 1,4%.

De quoi faire dire à Bruno Patino, directeur général délégué aux programmes, aux antennes et aux développements numériques, invité d'Europe 1 jeudi, que les "audiences progressent petit à petit". Et surtout de demander du temps pour France 4.

L'exemple France 5. Au micro de Jean-Marc Morandini, il a défendu France 4 sur trois aspects : les audiences, la ligne éditoriale et sa place dans le bouquet France Télévisions. Ex-directeur de France 5, Patino se souvient des démarrages poussifs des programmes dont il avait la responsabilité.

"Les audiences augmentent petit à petit, laissez un peu de temps. Vous aimez beaucoup France 5 : je regarde tous les lancements, ils ont été critiqués au début et aujourd'hui ça fonctionne ! C à vous, La quotidienne… Laissez un peu de temps à France 4 : le projet a été bien pensé, ça expérimente". Une promesse d'avenir radieux pour Cam Clash, un des programmes de France 4 qui fait le plus parler de lui ?

L'actualité donne-t-elle raison à France 4 ? Avec des programmes comme Made in banlieue, L'amour en cité ou les discriminations pointées du doigt dans Cam Clash, France 4 ne renâcle pas à s'intéresser à la vie dans les quartiers et aux injustices de la société.

Une orientation que Bruno Patino "assume" et dont il dit trouver un écho dans les interrogations post-11 janvier concernant les jeunes et les banlieues: "Oui, France 4 parle beaucoup en soirée des tensions sociales, des problématiques des jeunes. On le lui reprochait beaucoup avant janvier, et aujourd'hui j'entends cette demande partout."

Au nom de la fragmentation. Face à un Jean-Marc Morandini toujours très remonté contre France 4, Bruno Patino a défendu la raison d'être de cette chaîne. "Je pense que les goûts des gens sont de plus en plus différents. On appelle ça la fragmentation, c'est beaucoup plus difficile qu'avant de rassembler. Pour s'adresser à tout le monde, il faut multiplier les propositions éditoriales." Mieux cibler, en groupe, pour espérer ratisser large.