Présidentielle : les médias à l'heure de l'égalité

Dès mardi, radios et télés devront donner le même temps de parole aux candidats.
Dès mardi, radios et télés devront donner le même temps de parole aux candidats. © MAXPPP
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avec AFP
Dès mardi, radios et télés devront donner le même temps de parole aux candidats.

Moins d'émissions politiques et de débats à l'approche de la présidentielle, ça peut paraître paradoxal. Mais, alors que dès la semaine prochaine, les chaînes de télévision et les radios devront respecter une égalité de temps de parole entre les candidats, elles ont choisi de réduire la voilure pour ne pas risquer de remontrance du CSA.

Egalité de temps de parole entre candidats

Jusqu'à présent, les médias audiovisuels étaient soumis à la règle de l'équité du temps de parole - une notion basée sur la représentativité aux dernières élections, les enquêtes d'opinion et la "dynamique" de campagne. Mais après l'annonce de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel et sa publication, soit à partir de mardi normalement, radios et télés devront respecter une stricte égalité entre candidats.

Deux périodes s'ouvriront alors, avec remise à zéro des compteurs entre les deux : jusqu'au 8 avril, radios et télés devront respecter "un temps de parole égal et un temps d’antenne équitable" entre les candidats - elles pourront donc décider dans quelle émission les candidats s'expriment. Puis l'égalité sera de mise aussi pour le temps d'antenne, avec obligation de programmes comparables pour tous les candidats.

Déprogrammer plutôt qu'inviter tout le monde

Un casse-tête pour les radios et les télévisions qui ont décidé de déprogrammer leurs émissions politiques phares. "Cela veut dire qu'on va avoir un peu moins de politique que dans la période actuelle, ce qui est une incongruité totale. Les Français, qui rentrent dans le vif de la campagne, vont être privés d'échanges d'arguments", juge Thierry Thuillier, le directeur de l'information de France Télévisions.

Le 8 février, huit radios (dont Europe 1) et une télévision avaient réclamé au Conseil constitutionnel de limiter la règle d'égalité à deux semaines précédant le premier tour. Sans succès.