Cloud et environnement : liaisons dangereuses ?

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J.M pour , modifié à
Le Cloud Computing est présenté comme une forme d’activité dite « Green », c'est-à-dire à l’impact faible, voire nul sur l’environnement. En réalité, le débat fait rage entre les pros et les anti-Cloud.

Le Cloud Computing est présenté comme une forme d’activité dite « Green », c'est-à-dire à l’impact faible, voire nul sur l’environnement. En réalité, le débat qui fait rage entre les pros et les anti-Cloud est plus complexe que cela. S’agit-il d’une réelle opportunité environnementale ou simplement de la poudre aux yeux présentée par les acteurs du marché ?

Au moment de se tourner vers une solution de Cloud Computing, certains directeurs informatiques souhaiteront mesurer l’impact écologique d’un tel choix. La réponse ne peut être tournée sous forme d’affirmation définitive, car elle dépend de nombreux paramètres dont le premier d’entre eux est la taille de l’entreprise en elle-même. Une chose est sûre : les ressources informatiques globales (Cloud ou autres) des entreprises à travers toute la planète sont en pleine expansion. L’enjeu est donc de taille.

Le PUE, indice de mesure pour les data center

Il existe actuellement une unité de mesure spécialement dédiée à la consommation énergétique des « data center » (centres de données où sont sauvegardées les données du Cloud) : le Power Usage Effectiveness (PUE). Le PUE mesure l’énergie qui entre dans un data center et celle qui est consommée à des fins informatiques (à laquelle on ajoute la consommation en éclairage, climatisation, etc.).

Cette mesure doit donc s’approcher du chiffre 1 pour que l’on puisse qualifier de neutre l’impact sur l’environnement d’un data center. À titre indicatif, il y a quelques années le PUE des data center approchait les 2,5 voire 3. Selon les dernières mesures, les centres de données actuellement les plus « verts » tournent aux alentours de 1,1 PUE. Cependant, la plupart des data center en activité sont plus proches de 1,5 voire 2 PUE.

Optimiser l’utilisation des serveurs

Il y a cependant un paramètre supplémentaire à prendre en compte au moment de juger de l’aspect Green ou non du Cloud : la mutualisation. En effet, si 10 entreprises choisissent d’investir dans des serveurs de données locaux, ceux-ci ne seront utilisés que lorsque l’entreprise sera en activité. Et très rarement à 100 % de leur capacité. Tandis qu’en passant par le Cloud, ces 10 entreprises vont louer exclusivement l’espace de stockage en ligne dont elles auront besoin, ce qui optimisera l’utilisation des serveurs. De ce point de vue, la consommation d’électricité des serveurs est adaptée aux besoins des entreprises, qui du coup présenteront une empreinte carbone a priori inférieure.

Choisir son data center selon son alimentation électrique

Récemment Google, de plus en plus impliqué dans le Cloud, affirmait sur son blog officiel que Gmail, sa solution Webmail maison exploitant le Cloud, était « près de 80 fois plus efficace d’un point de vue énergétique » que les solutions hébergées localement. Idem pour YouTube : « vous devez regarder YouTube pendant trois jours consécutifs pour que nos serveurs consomment l’équivalent de l’énergie nécessaire pour produire et emballer un seul DVD », selon la firme américaine.

Les entrepreneurs les plus sensibles à l’impact de leur activité sur l’environnement pourront ainsi choisir leur centre de données selon leur type d’alimentation électrique : charbon (mauvais bilan carbone), énergie hydro-électrique (bilan positif) ou encore l’énergie éolienne (bilan positif). De plus, certains data center ont choisi un système de refroidissement de leurs serveurs par le vent. Une chose est sûre : le Cloud propose des solutions tendant vers une diminution de l’impact sur l’environnement. Cela devra encore s’accentuer dans les années à venir pour réellement qualifier le Cloud de « Green ».

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