Yémen : l'émissaire de l'ONU déclaré "persona non grata" par les rebelles

Ismaïl Ould Cheikh Ahmed
Le conflit au Yémen a fait plus de 8.000 morts et 45.000 blessés depuis deux ans, selon l'ONU. © MOHAMMED HUWAIS / AFP
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avec AFP , modifié à
Le président du Conseil politique suprême a ajouté que cette position engageait les rebelles Houthis et leurs alliés. 

Les rebelles et leurs alliés au Yémen ont accusé de partialité le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed et l'ont déclaré "persona non grata" à Sanaa, la capitale qu'ils contrôlent.

Les rebelles Houthis engagés. "Nous nous adressons au secrétaire général de l'ONU pour lui dire que son émissaire est désormais persona non grata", a déclaré Saleh al-Sammad, président du Conseil politique suprême, mis en place par les rebelles à Sanaa après leur coup de force en 2014 contre le pouvoir du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Dans un discours télévisé dans la nuit de lundi à mardi, il a ajouté que cette position engageait les rebelles Houthis et leurs alliés, les partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh.

Manque "d'honnêteté". Accusant l'émissaire onusien de "manquer d'impartialité et d'honnêteté", il a estimé qu'un éventuel successeur devrait "traiter le peuple yéménite avec respect". Fin mai, le médiateur de l'ONU avait annoncé devant le Conseil de sécurité qu'aucun progrès n'avait été obtenu pour relancer des négociations de paix ou obtenir un accord sur l'avenir du port de Hodeida, aux mains des rebelles et par lequel transite le gros des importations du Yémen.

Échec des médiations de l'ONU. Il faisait alors le point sur sa dernière mission en mai à Sanaa où son cortège avait été attaqué par des protestataires et où il n'avait pu rencontrer aucun négociateur rebelle. Depuis l'intervention en mars 2015 au Yémen d'une coalition militaire arabe sous commandement saoudien pour contrer les rebelles pro-iraniens, toutes les médiations de l'ONU et sept accords de cessez-le-feu ont échoué.

Le conflit au Yémen a fait plus de 8.000 morts et 45.000 blessés depuis deux ans, selon l'ONU.