Wikileaks révèle que la CIA a espionné la présidentielle de 2012

CIA 1280
la CIA a fait appel aux compétences techniques de la NSA en matière d’interception. (Image d'illustration) © SAUL LOEB / AFP
  • Copié
Alain Acco, édité par R.Da.
Des documents publiés vendredi par Wikileaks révèlent que le renseignement américain s'est intéressé de très près à la présidentielle française de 2012.

On savait déjà que la NSA avait mis sur écoute les téléphones portables de Nicolas Sarkozy et d’Angela Merkel. Wikileaks vient de diffuser trois nouveaux documents secrets de la CIA. Trois documents, publiés vendredi par Libération et Mediapart, qui indiquent clairement que les renseignements américains avaient demandé à la NSA d'espionner les candidats à l'élection présidentielle de 2012.

Nicolas Sarkozy et l'UMP scrutés de près. Cible prioritaire de cet espionnage : le président-candidat, Nicolas Sarkozy. Les analystes de la CIA n’étaient pas certains de sa réélection et voulaient tout savoir de ses plans stratégiques électoraux, mais aussi des tensions internes à l’ex-UMP qui, selon eux, pouvaient faire éclater le parti. La CIA cherchait également à connaître "l’opinion des dirigeants et des membres de l’UMP au sujet du président Sarkozy, y compris des réactions privées à ses initiatives politiques et à sa stratégie de campagne", toujours selon ces documents.

Sonder le paysage politique français. Dans un ordre de mission adressé en 17 novembre 2011 aux grandes oreilles de la NSA, l’agence centrale du Renseignement demande aussi des informations sur Martine Aubry, Dominique Strauss-Kahn, François Hollande mais aussi Marine Le Pen. Des demandes d’informations très larges, qui vont des sources de financement des candidats à leur point de vue sur la crise de la dette grecque ou les relations franco-allemandes.

Avec cet espionnage, les Etats-Unis ont donc cherché à évaluer ce qu’allait être le paysage politique français post-électoral, pour permettre aux décideurs américains de s’y préparer. Pour se faire, la CIA a donc fait appel aux compétences techniques de la NSA en matière d’interception. L’opération, qui a duré 10 mois, s’est achevée en septembre 2012. Bien après l’élection donc, et la constitution d’un nouveau gouvernement.