WikiLeaks, du coup d’éclat aux scandales

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Le site fondé par Julian Assange a révélé mardi l'espionnage de trois présidents français par la NSA. © FABRICE COFFRINI / AFP
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ON REMBOBINE - Lancé en 2006, le site de Julian Assange a multiplié les révélations fracassantes, quitte à s’attirer des ennuis.

Depuis près de dix ans, WikiLeaks multiplie révélations, scandales et coups d’éclat. Le dernier en date ? La divulgation des écoutes de trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande, par la NSA entre 2006 et mai 2012. Cela faisait pourtant quelques temps que le site de Julian Assange n’avait pas fait parler de lui. Europe1.fr vous rafraîchit la mémoire en revenant sur les faits d’armes de WikiLeaks.

Un premier coup d’éclat en 2010. C’est en 2006 que le site a été lancé par le mystérieux Julian Assange. Ce hacker australien crée un système qui permet à n’importe quel informateur d’envoyer des documents de façon anonyme et sécurisée. Mais il faut attendre 2010 pour que WikiLeaks fasse ses premières révélations d’ampleur mondiale : une vidéo filmée à Bagdad d’une bavure de soldats américains qui se solde par la mort de deux journalistes de l’agence Reuters.

"Iraq war logs" et "Cablegate". Quelques mois plus tard, WikiLeaks publie les "Iraq war logs", des milliers de rapports d’incidents de l’armée américaine en Irak. En novembre, le désormais célèbre Julian Assange passe à la vitesse supérieure avec le "Cablegate", en divulguant des dizaines de milliers de câbles diplomatiques américains. La publication de ces documents dans plusieurs grands titres de la presse mondiale donne un large aperçu des arrières-cuisines de la diplomatie américaine. Et achève de faire de Julian Assange la bête noire de Washington.

Le robinet à révélations se tarit. Le fondateur du site est dans le viseur de la Suède, où deux jeunes femmes l’accusent de viol. Acculé, recherché, Julian Assange trouve refuge à l’ambassade d’Equateur au Royaume-Uni… où il se trouve toujours actuellement. Son site, lui, ferme le robinet à révélations en octobre 2011. En juin 2013, il se fait chiper la vedette par un autre lanceur d’alerte, Edward Snowden, dont les révélations sur la surveillance de masse de la National Security Agency (NSA) ébranlent le monde entier. WikiLeaks, qui n’a rien à voir avec le jeune informaticien, se contente de voler à son secours quand celui-ci se retrouve traqué par les autorités américaines.

Des "Saudi Cables" aux "FranceLeaks". Ces derniers temps, WikiLeaks a tout de même recommencé à faire parler de lui, en publiant notamment des documents issus du piratage des studios Sony. Jeudi dernier, le site rend publics quelque 70.000 documents baptisés les "câbles saoudiens", issus de plusieurs institutions saoudiennes, dont le ministère des Affaires étrangères. Mardi soir, via son compte Twitter, WikiLeaks annonce la publication imminente de "documents très significatifs" concernant la France. Ce seront les "FranceLeaks", portant sur l’espionnage par les Etats-Unis de trois présidents français. Et tout porte à croire que WikiLeaks n’a pas dit son dernier mot : avec un art consommé du teasing, Julian Assange, qui n’a pas pu quitter l’ambassade d’Equateur à Londres depuis juin 2012, promet "des révélations régulières plus importantes dans un futur proche".