Vol Egyptair : y a-t-il eu une faille dans la sécurité à Roissy ?

Avion EgyptAir (1280x640) Thomas SAMSON/AFP
C'est un Airbus d'EgyptAir semblable à celui-ci qui s'est abîmé en mer, dans la nuit de mercredi à jeudi. © Thomas SAMSON/AFP
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Roissy-Charles-de-Gaulle, d'où est parti mercredi soir l'avion d'EgyptAir qui s'est abîmé en mer, fait partie des aéroports les plus sécurisés du monde.

Si aucune piste ne s'impose pour le moment dans la disparition du vol MS804 de la compagnie EgyptAir, celle d’un attentat semble "plus probable" que l’incident technique, a estimé le ministre égyptien de l'Aviation civile. La question de la sécurité dans les aéroports et particulièrement à Roissy-Charles-de-Gaulle (CDG), d’où est parti l’appareil, se pose donc aujourd'hui avec force.

"Les mesures de sécurité de Roissy sont parmi les plus strictes du monde"

Depuis la vague d’attentat qui a touché l’Europe ces derniers mois, jamais la sécurité dans les aéroports français n’a été aussi élevée. Patrouilles renforcées, fouilles accrues ou encore  "profileurs" : l’aéroport de Roissy dispose d’un véritable arsenal pour assurer la sécurité de son personnel et des passagers.

"Les mesures de sécurité de Roissy sont parmi les plus strictes du monde", assure, sur Europe 1, Xavier Tytelmann, spécialiste aéronautique. Pour l’expert, si l’enquête sur le crash de l’avion de la compagnie EgyptAir montre qu’il s’agit de la présence d’une bombe chargée depuis l’aéroport de Paris, "ce serait complètement hallucinant vues toutes les procédures qu’on a mises en place", confie-t-il. "Cela voudrait dire qu’aucun pays dans le monde n’est fiable, parce qu’on a les normes les plus exigeantes qu’on puisse trouver."

"Il n'existe pas de sécurité absolue"
 
Actuellement à Roissy, près de 2.000 membres des forces de l’ordre travaillent chaque jour à la sécurité de l’aéroport. Tous les bagages envoyés en soute sont scannés avant d’être chargés dans les avions. Chaque jour, la gendarmerie des transports aériens vérifient les badges des employés qui ont accès aux pistes. Et les voitures présentes dans l’enceinte de l’aéroport son fouillées et passées au peigne fin par des chiens qui détectent les traces d’explosif. "Les agents aéroportuaires sont contrôlés et filtrés, tout ce qui est nécessaire est fait, mais le 100% n'existe pas, il n'existe pas de sécurité absolue", prévient néanmoins le spécialiste.

Après le double attentat suicide du 22 mars à l'aéroport de Bruxelles-Zaventem, qui a fait 16 morts, de nombreux pays ont annoncé un renforcement des mesures de sécurité sur ces sites sensibles. Des policiers et des véhicules blindés légers ont été déployés à Roissy et Orly, en renfort des militaires déjà présents depuis les attentats de janvier 2015 à Paris. Des effectifs supplémentaires ont également été dépêchés dans plusieurs aéroports en province.

Sur les sites parisiens, des "profileurs" ont aussi été chargés de détecter les personnes aux "comportements anormaux". Un système de reconnaissance faciale au niveau du contrôle des passeports devrait également être testé "dans les prochains mois", selon Aéroports de Paris.