L'avion d'EgyptAir s'est écrasé au large de l'île grecque de Karpathos

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Le vice-président de la compagnie aérienne avait d'abord affirmé jeudi que l'épave avait été retrouvée. Une information démentie par la suite par le président du Comité grec de sécurité aérienne.

Un avion EgyptAir reliant Paris au Caire a disparu des radars dans la nuit de mercredi à jeudi avec 66 personnes à bord. Ce vol MS804 avait décollé de Paris mercredi soir à 23h09 mais le contact avec cet Airbus A320 a été interrompu à 2h30, soit 45 minutes avant l'heure prévue de son atterrissage. "L'appareil s'est abîmé en mer", a annoncé le président François Hollande, lors d'une conférence de presse jeudi matin. En fin d'après-midi, sur CNN, le vice-président de la compagnie aérienne a annoncé que l'épave avait été retrouvée. Le président du Comité grec de sécurité aérienne a démenti cette information, un peu plus d'une heure plus tard. Jeudi soir, le président égyptien Al-Sissi a appelé, à "intensifier les recherches" pour retrouver "les débris".

- L'avion transportait 66 personnes, dont 15 Français et 10 membres d'équipage

- François Hollande confirme que l'avion s'est abîmé en mer

- Des débris ont été localisés au large de la Crète. Il n'est pas encore avéré que ces débris appartiennent à l'avion d'EgyptAir

- L'attentat "plus probable" que l'incident technique

  • Les passagers : 15 Français

L'Airbus de la compagnie EgyptAir transportait au total 56 passagers dont quinze Français, ainsi que 30 Égyptiens, un Britannique, un Belge , un Portugais, deux Irakiens, un Koweïtien, un Saoudien, un Soudanais, un Tchadien, un Algérien et un Canadien. Il y avait, en plus, 10 membres d’équipage. Le pilote comptait 6.275 heures de vol dont 2101 sur A320. Le co-pilote en avait quant à lui 2.766.

Deux numéros d'urgence ont été mis en place. L'aéroport de Roissy a activé une cellule de crise et le Quai d'Orsay a mis en place un numéro d'urgence (01.43.17.55.95) en complément de celui communiqué plus tôt par EgyptAir (00202 2598 9320) pour les appels depuis la France. Les familles des passagers ont commencé à être accueillies à Roissy par des psychologues. Un dispositif identique a été mis en place au Caire.

  • Le trajet de l'avion 

L'Airbus A320 de la compagnie EgyptAir - qui avait accumulé 48.000 heures de vol depuis sa mise en service en 2003 - est parti de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle mercredi soir à 23h09. Mais quelques heures plus tard l'avion a disparu des radars comme l'a indiqué la compagnie aérienne dans un tweet. "Une source au sein d'EgyptAir déclare que le vol MS804, qui a quitté Paris en direction du Caire, a disparu des radars", a annoncé la compagnie aérienne dans un tweet envoyé à 04h57.

L'avion volait à 11.280 mètres d'altitude lorsqu'il a disparu, peu de temps après être entré dans l'espace aérien égyptien. Le contact radar a été perdu alors que l'avion se trouvait "à 30 ou 40 miles (48 à 64 km) de la côte" nord de l'Egypte, a assuré sur la chaîne américaine CNN Ahmed Adel, vice-président d'EgyptAir, précisant que les tours de contrôle n'ont reçu "aucun appel de détresse" provenant de l'équipage. Le site Flightradar 24 montre clairement que le suivi du vol s'interrompt au dessus de la mer Méditerranée. 

Selon l'aviation civile grecque (YPA) , "aucun problème" n'a été signalé par le pilote dans le dernier contact avec les contrôleurs aériens. Ces derniers "ont communiqué avec le pilote quand l'avion se trouvait au-dessus de l'île de Kea, à 37.000 pieds. Il n'a signalé aucun problème", a affirmé à la télévision grecque Antenna le chef de l'YPA, Constantin Litzerakos. "Le pilote était de bonne humeur et a remercié en grec", a précisé un communiqué de l'Ypa. D'après le ministre grec de la Défense, l'avion a chuté de 22.000 pieds en faisant deux virages brutaux. 

  • L'épave de l'avion retrouvée ? 

Des opérations de recherches ont été lancées très tôt jeudi matin. L'aviation civile grecque a annoncé, dans la matinée, que l'appareil s'était écrasé au large de l'île grecque de Karpathos, dans le sud-est de la mer Egée, "alors qu'il se trouvait dans l'espace aérien égyptien". Lors d'une conférence de presse, jeudi midi, François Hollande a confirmé que l'appareil s'était abîmé en mer. 

Puis en début d'après-midi, des débris ont été localisés au large de la Crète, a d'abord annoncé l'armée grecque. Il s'agit de deux objets flottant au sud de la Crète, retrouvés par un bateau. Les deux objets, apparemment des pièces en plastique blanches et rouges de grande taille, ont été repérés dans une zone près de laquelle un signal de transpondeur avait été émis, ont précisé les sources. En début de soirée, le vice-président de la compagnie aérienne a annoncé que l'épave de l'Airbus avait été retrouvée. "Nous avons retrouvé l'épave", a déclaré Ahmed Adel sur CNN. Cette information a été démentie quelques heures plus tard par le président du Comité grec de sécurité aérienne. Selon lui, "les débris retrouvés jusque là" ne proviennent pas d'un avion.

Le président égyptien Al-Sissi a appellé, jeudi soir, à "intensifier les recherches" pour retrouver "les débris".

 

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  • Les circonstances de l'accident

On ne sait pas, pour le moment, ce qui a causé le crash de l'appareil. Le parquet de Paris a ouvert une enquête. Celle-ci a été confiée à la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN), précise le parquet dans un communiqué.

Du côté des conditions météo, elles étaient bonnes. "Il n'y avait rien de particulier à signaler dans le ciel à cette altitude", a expliqué Laurent Cabrol, le spécialiste météo d'Europe 1. "A 37.000 pieds, là où il se trouvait, il ne peut y avoir comme danger que les cumulonimbus, ces nuages d'orage terribles, or là il n'y en avait pas", poursuit-il. "S'il y avait eu un problème météo, on l'aurait su. Le commandant aurait dit quelque chose. Il aurait demandé au contrôleur de changer la trajectoire de l'avion". 

  • La piste de "l'attentat plus probable", pour l'Egypte

Si les autorités françaises sont très prudentes quand à la cause de la disparition de l'avion, le ministre égyptien de l'Aviation civile a estimé que la piste d'un attentat était "plus probable" que celle de l'incident technique. "La situation peut, et je dis bien "peut" car je ne veux pas spéculer (...), laisser penser que la probabilité, la possibilité, d'une action à bord, d'une attaque terroriste, est plus élevée que celle d'une défaillance technique", a souligné le ministre Chérif Fathy. "Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives", a-t-il précisé.

"Aucune hypothèse n'est écartée, ni privilégiée", a, pour sa part, déclaré le chef de l'Etat français, jeudi midi, lors d'une conférence de presse. "Les informations remontent progressivement mais il faut être prudent", avait, pour sa part, fait savoir Manuel Valls. 

"Il peut s'agir d'un attentat", a estimé au micro d'Europe 1 l'ancien président du BEA, Jean-Paul Troadec. "On pense forcément à la possibilité d’un attentat à bord, avec une bombe ou un kamikaze. L’hypothèse d’un accident technique alors que les conditions météo de vol étaient bonnes semble également possible", a détaillé le spécialiste de l'aviation civile. 


Avion disparu Paris - Le Caire : "On peut...par Europe1fr

Le 31 octobre dernier, une bombe avait explosé à bord d'un avion transportant des touristes russes peu après son décollage de la station balnéaire de Charm el-Cheikh, dans le sud sud-est de l'Egypte, tuant ses 224 occupants. L'attentat a été revendiqué par la branche égyptienne du groupe djihadiste Etat islamique (EI).