Les passagers du vol Egyptair ont été évacués par les escaliers et non les toboggans, comme préconisé en cas d'urgence 1:17
  • Copié
, modifié à
Pour Xavier Tytelman, spécialiste de sécurité aérienne, invité d'Europe 1 midi, la probabilité qu'une bombe se trouve à bord de l'avion détourné est très faible. 
INTERVIEW

Mardi matin, un avion de ligne de la compagnie EgyptAir a été détourné vers Chypre après qu'un homme, affirmant porter une ceinture d'explosifs, a menacé de se faire exploser. Les négociations avec le pirate de l'air ont abouti à la libération de la plupart des 55 passagers, mais trois d'entre eux et l'équipage de l'appareil n'ont toujours pas été libérés. Comment un tel détournement a-t-il pu avoir lieu alors que le contexte international impose des mesures de sécurité draconiennes ? Pour Xavier Tytelman, spécialiste de sécurité aérienne, invité d'Europe 1 midi, c'est le principe de précaution qui s'applique dans ce genre de cas.

Des normes de sécurité élevées. A part la bombe ayant provoqué le crash de  l'Airbus de la compagnie Metrojet dans le Sinaï, en Egypte, en octobre 2015, "cela fait des décennies et des décennies qu'aucun explosif efficace n'est entré dans un avion", note Xavier Tytelman. L'attentat avait fait 224 morts. Depuis, une forte pression a été mise sur le pays qui a "amélioré ses mesures de sûreté", assure l'expert. Pour ce dernier, la présence d'explosifs dans le vol EgyptAir serait "très étonnante" au vu des procédures de sécurité en vigueur.

"Comme s'il n'y avait pas vraiment d'urgence à bord". "Il n'y a pas eu d'évacuation par les toboggans de secours, alors que d'habitude dès qu'on se pose, s'il y a une urgence réelle, on évacue très rapidement l'avion et le maximum de personnes", poursuit Xavier Tytelman. Pour l'expert, le fait que les passagers aient été évacués par l'escalier, "c'est comme s'il n'y avait pas vraiment d'urgence à bord : les gens ont pu prendre des photos, ils n'avaient pas l'air très anxieux."

Une alerte systématique. "Le principe de précaution s'applique toujours en aéronautique", résume Xavier Tytelman. "Cela coûte énormément d'argent de se poser à l'extérieur, de détourner un avion. Le problème, c'est qu'à chaque fois que quelqu'un va prétendre qu'il a un explosif sur lui avec trois rouleaux de Scotch accrochés l'un à l'autre qui ont la forme d'une bombe, cela va créer une vraie alerte", a-t-il poursuivi.