Jean-Paul Troadec
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C.P. , modifié à
Il était 2h30 du matin quand les radars aériens ont perdu la trace du vol Paris-Le Caire. On sait désormais qu'il s'est abîmé au large de l'île grecque de Karpathos. 
INTERVIEW

"On plaide pour un événement soudain qui n’a pas donné le temps au pilote de réagir et d’en informer le contrôle aérien", a tenté d'apporter comme explication au crash de l'avion EgyptAir, Jean-Paul Troadec, l'ancien directeur du BEA (Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la Sécurité de l'Aviation civile). Il a en effet expliqué sur Europe 1 que, "cela veut dire que le courant électrique a été brutalement coupé sur cet avion. Maintenant, il y a des radars militaires qui ont pu suivre la trajectoire de la chute de l’avion et ce sera intéressant d’avoir ces informations lorsqu’elles seront diffusées". 

Quelles sont les hypothèses ? "Il y eu dans le passé des avions qui se sont désintégrés en vol pour des raisons techniques mais néanmoins quand il se produit ces événements, on continue à garder le signal radar or là, ce n’est pas le cas. Il y a eu une interruption totale et brutale de l’électricité", a expliqué Jean-Paul Troadec. Le spécialiste de l'aviation civile penche donc plutôt pour une éventuelle explosion en vol et pour en être fixé, "récupérer les boites noires de l'avion sera décisif" tout comme l’examen des débris qui flottent à la surface de l’eau qui "peuvent donner des éléments notamment sur une éventuelle explosion". "Ensuite, l'analyse des boites noires permettra de savoir ce que se sont dit les pilotes ainsi que les paramètres techniques. Mais attention, on ne sait pas exactement à quel endroit l’avion est tombé et donc à quel profondeur elles peuvent être", a-t-il ajouté. 

Jean-Paul Troadec a donc rappelé l'urgence pour les équipes de recherche de mettre la main sur ces boites noires car, "elles émettent un signal acoustique pendant quelques semaines donc cela ne laisse pas beaucoup de temps pour retrouver l’épave".