Violences à Gaza : qui soutient et qui condamne Israël ?

Les soldats israéliens ont tué près de 60 Palestiniens, lundi.
Les soldats israéliens ont tué près de 60 Palestiniens, lundi. © JACK GUEZ / AFP
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Thibaud Le Meneec avec AFP , modifié à
Après la mort de 60 Palestiniens à la frontière entre Gaza et Israël lundi, les tensions restent fortes sur le terrain diplomatique.

"Massacre" d’un côté, légitime défense de l’autre : après la mort de 60 Palestiniens lors d’affrontements avec l’armée israélienne, lundi, les deux camps ont défendu leurs positions lors d’une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, mardi. Dans l’ensemble, la communauté internationale condamne les violences et l’attitude de l’État hébreu dans la répression des rassemblements gazaouis à la frontière. Israël et les États-Unis se retrouvent donc isolés.

Légende de la carte :

  • En bleu, Israël et les États-Unis, opposés au Hamas
  • En rouge, les pays qui condamnent Israël avec virulence
  • En jaune, les pays qui rappellent Israël à l'ordre
  • En violet, les pays qui demandent une enquête internationale

Ceux qui condamnent lourdement Israël

Les plus concernés ont les mots les plus durs : la Palestine, par la voix de leur président Mahmoud Abbas, a déploré un "massacre" après les affrontements de lundi et refusé toute médiation américaine dans le processus de paix. Sans surprise, la Turquie a lourdement condamné les agissements d’Israël, un "État d’apartheid" selon le président Recep Tayyip Erdogan, pour qui Benyamin "Netanyahou a du sang palestinien sur les mains". Les critiques sont d’une intensité similaire du côté de l’Iran, pour qui les dirigeants israéliens devraient être jugés comme "criminels de guerre".  

Ceux qui rappellent l’État hébreu à l’ordre

La Chine a appelé "les parties palestinienne et israélienne, surtout Israël, à faire preuve de retenue", manière de condamner l’État hébreu tout en mettant l’accent sur la nécessité d’une désescalade. D’un ton aussi mesuré, la France a "condamné les violences des forces armées israéliennes contre les manifestants", une réponse "inadéquate et disproportionnée", d’après son ambassadeur à l’ONU, François Delattre. Pour la Russie, la position est peu ou prou la même : "La situation, et surtout la mort de plusieurs dizaines de Palestiniens, ne peut pas ne pas provoquer la préoccupation la plus profonde", a déclaré le Kremlin.

Ceux qui demandent une enquête indépendante

Plusieurs pays ont demandé aux Nations Unies une enquête internationale sur les affrontements à Gaza, mais leurs positions divergent. D’un côté, la Belgique a dénoncé des "violences inacceptables" et convoqué l’ambassadrice d’Israël, qui a qualifié de "terroristes" les dizaines de victimes à Gaza. Plus mesuré, "le Royaume-Uni soutient une enquête indépendante sur ce qui s'est passé", a déclaré Alistair Burt, secrétaire d'État au Proche-Orient et à l'Afrique du Nord lors d'une question urgente au Parlement britannique. D’autre part, l’Allemagne a également demandé une enquête indépendante : pour elle, le Hamas "abuse" du droit de manifester et mise "sur l'escalade de la violence".

Les États-Unis, soutien isolé mais de poids pour Israël

Face à une communauté internationale qui critique à des degrés divers la dure réponse d’Israël aux mobilisations de Palestiniens, les États-Unis continuent de faire bloc derrière l’État hébreu, qui rejette les "leçons de morale" de la Turquie. Au lendemain de l’inauguration controversée de l’ambassade américaine à Jérusalem, Washington assure qu’Israël "a fait preuve de retenue" lundi, selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley.