Venezuela : le député arrêté reconnaît son implication dans l'"attentat"

Dans la vidéo du député diffusée par les autorités, Juan Requesens apparaît en t-shirt bleu, assis, face caméra.
Dans la vidéo du député diffusée par les autorités, Juan Requesens apparaît en t-shirt bleu, assis, face caméra. © AFP TV / AFP
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avec AFPQ
Un jeune député de 29 ans a déclaré avoir été contacté par l'ex-président du Parlement, qui lui aurait demandé de faire passer une personne du Venezuela vers la Colombie. 

Le député de l'opposition vénézuélienne Juan Requesens, récemment interpellé, a admis dans une vidéo tournée par les autorités sa participation à l'"attentat" qui aurait visé le président Nicolas Maduro, a annoncé vendredi le gouvernement.

"Il y a plusieurs semaines, j'ai été contacté par (l'ex-président du Parlement) Julio Borges qui m'a demandé de faire passer une personne du Venezuela vers la Colombie. Il s'agit de Juan Monasterios", un des auteurs présumés de l'attaque, a déclaré le jeune député de 29 ans. Juan Monasterios est un militaire vénézuélien à la retraite, qui après son arrestation a admis avoir participé à l'"attentat" avec des drones chargés d'explosifs dont le chef de l'État socialiste dit avoir été victime samedi dernier.

La vidéo du député, qualifiée de "confession publique" sur les réseaux sociaux, a notamment été partagée sur twitter. Juan Requesens y apparaît en t-shirt bleu, assis, face caméra.

Dix-neuf personnes "directement liées" à l'attentat, selon la justice. Selon le procureur, 19 personnes au total sont "directement liées" à cet "attentat" qui, selon le gouvernement, a été organisé depuis une ferme à Chinacota, en Colombie, par des personnes qui ont reçu pour cela 50 millions de dollars. Juan Requesens, du parti Primero Justicia (la justice d'abord), fondé par Julio Borges, a été arrêté mardi soir par des membres de la police secrète vénézuélienne.

Notice rouge. La vidéo a été présentée par le ministre de la Communication Jorge Rodriguez qui a annoncé par ailleurs avoir demandé à Interpol de délivrer une "notice rouge" contre le leader d'opposition Julio Borges, exilé en Colombie. La demande s'étend à d'autres personnes résidant en Colombie et aux États-Unis, a-t-il ajouté. Les "notices rouges" délivrées par l'agence de coopération policière internationale, dont le siège est à Lyon (France), sont des messages d'alerte par lesquels Interpol informe ses 190 États membres, à la demande de l'un d'entre eux, qu'un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre d'un individu par une autorité judiciaire.

L'ex-président colombien accusé. Dès samedi, jour de l'"attentat", Nicolas Maduro a accusé l'opposition vénézuélienne et l'ex-président colombien Juan Manuel Santos d'être derrière cette attaque fomentée avec des fonds provenant des États-Unis. Bogota et Washington ont nié toute implication et l'opposition crie à la mise en scène. Julio Borges a dénoncé mercredi une "farce". "Il n'y a pas eu d'attentat. Cela a été inventé par le gouvernement. C'est un rideau de fumée créé pour menacer, réprimer".