Vatican : l'ancien nonce jugé pour pédophilie est mort

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N.M. avec AFP , modifié à
L'ancien prélat polonais Josef Wesolowski devait être le premier jugé par le Vatican pour des abus sexuels sur mineurs commis à Saint-Domingue de 2008 à 2013.

Il devait être le premier à être jugé pour pédophilie selon les lois du Vatican. Josef Wesolowski, un ancien évêque, accusé d'avoir commis des abus sexuels sur mineurs, est mort dans la nuit de jeudi à vendredi, a annoncé le service de presse du Vatican. Nonce de 2008 à 2013, il aurait eu à Saint-Domingue des relations avec des mineurs dans un quartier chaud. Ensuite, de septembre 2013 à son arrestation en septembre 2014, il avait téléchargé sur Internet des milliers de photos pédo-pornographiques.

Un procès ouvert en son absence. Âgé de 67 ans et souffrant de problèmes de santé dont la nature n'a pas été précisée, cet ancien nonce en poste en République dominicaine avait été hospitalisé en juillet en soins intensifs suite un malaise. Le lendemain, son procès à Saint-Domingue s'était quand même ouvert. L'audience n'avait duré que sept minutes avant d'être renvoyée sine die.

Réduit à l'état laïque en 2014. Pour ces actes de pédophilie, il avait déjà été jugé et sanctionné en juin 2014 par la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui l'avait réduit à l'état laïque, la peine maximale pour un prélat. Mais le pape François avait également ordonné des poursuites pénales, une première au Vatican. Josef Wesolowski avait donc été arrêté et assigné à résidence en septembre 2014 dans une chambre du palais de justice, dans l'attente de son procès. Il avait bénéficié en décembre, pour des raisons de santé, d'une plus grande liberté de mouvement dans les limites de la cité-Etat. Il ne se cachait pas, se rendant à la pharmacie du Vatican, arborant une grande croix autour du cou, alors qu'il avait été déchu de son titre d'évêque.

Un procès voulu comme exemplaire.Le pape François souhaitait que ce procès, jugé selon les lois du Vatican, soit exemplaire. Le procès devait se faire sur la base des preuves récoltées par les autorités dominicaines, avait indiqué le Vatican. Il devait aussi illustrer la ligne plus sévère du Vatican pour faire face à ce fléau, même si les associations de victimes reprochent au Vatican de ne pas aller assez loin.

En cas de condamnation, Józef Wesolowski aurait risqué de six à sept ans de prison, sans compter d'éventuelles circonstances aggravantes. La peine aurait pu être purgée dans l'enceinte même du Vatican.