Une femme accusée de crime de guerre bientôt remise à la Bosnie

La guerre de 1992-1995 a fait plus de 100.000 morts en Bosnie.
La guerre de 1992-1995 a fait plus de 100.000 morts en Bosnie. © ELVIS BARUKCIC / AFP
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avec AFP , modifié à
Elfeta Veseli, une des rares femmes soupçonnées de crimes de guerre, doit être jugée pour le meurtre d'un adolescent serbe lors de la guerre de 1992-1995. 

Une quinquagénaire doit être prochainement remise par la Suisse à la Bosnie qui entend la juger pour le meurtre d'un adolescent serbe lors de la guerre de 1992-1995, ont annoncé mardi les justices des deux pays. Elfeta Veseli est une des rares femmes soupçonnées de crimes de guerre pendant les conflits qui ont déchiré l'ex-Yougoslavie dans les années 1990. Bien que née au Kosovo, elle vivait en Bosnie au début du conflit dans cette ex-république yougoslave, qui a fait plus de 100.000 morts.

Il était revenu chercher son chien. Elle était alors dans les rangs de l'armée bosniaque, plus précisément dans l'unité de Naser Oric, qui a été acquitté en appel en 2008 par le Tribunal pénal international de La Haye (TPIY). Mais celui qui fut le commandant des forces bosniaques dans l'enclave bosniaque de Srebrenica, assiégée par les troupes serbes de Ratko Mladic, est actuellement en procès à Sarajevo pour des crimes de guerre présumés contre des Serbes.

Il était revenu chercher son chien. Née en 1960, Elfeta Veseli est soupçonnée d'avoir assassiné en 1992 sa victime, Slobodan Stojanovic, dans la région de Zvornik, au début du conflit. Le garçon avait fui son foyer avec ses parents devant l'avancée des forces musulmanes. Mais, s'apercevant qu'il avait abandonné son chien, il était revenu chez lui et n'a plus été revu vivant.

"Je n'oublierai jamais le 16 juin 1993 lorsque j'ai été convoqué à Zvornik pour identifier mon fils", avait déclaré au quotidien serbe Vecernje Novosti, le père de Slobodan Stojanovic, Ilija, depuis décédé. Il avait décrit des signes d'actes de torture et de barbarie sur le corps de son enfant.

Arrêtée en 2016 en Suisse. Son extradition vers la Bosnie aura lieu "prochainement, lorsque les conditions techniques seront remplies", a précisé le parquet à Sarajevo. La décision de la justice suisse d'extrader cette femme n'est plus susceptible d'appel et peut-être exécutée à tout moment, a précisé le ministère suisse de la justice. Selon les médias des Balkans, elle avait été arrêtée en septembre 2016 dans le canton de Neuchâtel et placée par la suite en détention en vue d'extradition à Genève.